Le 8 avril, le jour de l’éclipse solaire dans une grande partie de l’Amérique du Nord, approche à grands pas. Sur la Côte-Nord, où l’éclipse sera partielle, les établissements scolaires se sont mobilisés pour exploiter le potentiel éducatif de cet événement, tout en assurant la sécurité des élèves.
Plusieurs écoles primaires et la plupart des écoles secondaires de la région garderont leur horaire régulier le 8 avril prochain. C’est le cas de celles des Centres de services scolaires de l’Estuaire et de la Moyenne-Côte-Nord.
On a évalué le danger, et on croit qu’en sensibilisant tout le monde, on peut très bien fonctionner avec un horaire normal, avec des mesures de sécurité
explique le directeur général du CSS de la Moyenne-Côte-Nord, Éric Faguy. Et qu’on vive cet événement-là tous ensemble.
D’autres établissements ont cependant opté pour la prudence. C’est le cas du CSS du Fer pour ses écoles primaires, et de la Commission scolaire Côtes Est dont les écoles auront une journée pédagogique l’après-midi.
En Basse-Côte-Nord, huit des dix écoles maintiendront un horaire régulier; les écoles Mécatina et Saint-Augustin termineront leurs cours avant le début de l’éclipse.
Les horaires des centres de services scolaires de la Côte-Nord le jour de l’éclipse
Établissement | Écoles primaires | Écoles secondaires |
---|---|---|
Centre de services scolaires de l’Estuaire | Horaire régulier | Horaire régulier |
Centre de services scolaires du Fer | Horaire continu (journée termine plus tôt) | Horaire régulier |
Centre de services scolaires de la Moyenne-Côte-Nord | Horaire régulier | Horaire régulier |
Centre de services scolaires du Littoral | Horaire régulier, à l’exception de deux écoles.* | Idem. |
Commission scolaire Eastern Shores | Journée pédagogique en PM | Journée pédagogique en PM |
Entre sécurité et pédagogie
Dans leur décision de rester ouverts ou non l’après-midi, les établissements scolaires, ici comme ailleurs, ont dû trouver l’équilibre entre la pédagogie et la sécurité des élèves.
Certains CSS ont été particulièrement sensibles au danger que pose l’éclipse du 8 avril prochain. Sur la Côte-Nord, son paroxysme sera atteint autour de 15 h 30, et coïncidera avec la sortie des classes de bien des écoles primaires.
Plusieurs établissements qui n’étaient pas en mesure de garder les élèves après la fin normale des classes ont décidé de raccourcir la journée, plutôt que de voir les enfants sortir, précisément au moment où l’éclipse sera la plus captivante.
Le risque, bien entendu, c’est que sans supervision, des enfants soient tentés de regarder le phénomène sans lunettes de protection, une idée dangereuse.
La Commission scolaire Côtes Est a donc décidé de prioriser la sécurité des élèves en leur donnant un après-midi pédagogique. Denise Simoneau, sa directrice-générale, assure toutefois que des activités pédagogiques seront tenues pour les élèves en vue de l’événement astral.
Au contraire, le Centre de services scolaires de l’Estuaire voit l’éclipse d’un œil particulièrement intéressé. Le professeur Frédéric Bénichou y est pour quelque chose, précise le communiqué dans lequel l’établissement confirme que tous ses établissements garderont leur horaire régulier.
L’enseignant Frédéric Bénichou, un passionné d’astronomie, a convaincu le Centre de services scolaires de l’Estuaire de profiter pleinement du potentiel éducatif de l’éclipse solaire du 8 avril. (Photo d’archive)
Photo : Ana-Lucia Savard
C’est la seule façon de voir la nouvelle lune
explique le professeur à l’école secondaire Serge Bouchard. En temps normal, elle est éclairée de l’autre côté, alors nous, on ne voit rien, on ne sait même pas qu’elle est là
dit-il, l’excitation dans la voix.
Il faut faire confiance aux élèves, selon le professeur Bénichou. : le soleil, c’est dangereux, le soleil, ça peut vous brûler les yeux.”,”text”:”Ils font ça super bien, ils ont retenu la leçon: le soleil, c’est dangereux, le soleil, ça peut vous brûler les yeux.”}}”>Ils font ça super bien, ils ont retenu la leçon : le soleil, c’est dangereux, le soleil, ça peut vous brûler les yeux.
Il faut simplement bien sensibiliser les enfants.
Il faut que le message se rende, et ça, c’est notre rôle de professeur [de s’en assurer].
La pénurie de main-d’œuvre s’invite
Le Centre de services scolaire du Fer aurait peut-être aimé, de son côté, garder ses élèves du primaire le temps de l’éclipse, mais le manque de personnel s’est posé en obstacle.
Il aurait fallu être en mesure d’offrir le service de garde à tous les élèves
fait remarquer Richard Poirier, le directeur du CSS du Fer. Or, on est loin du compte. À l’échelle de l’établissement, il manque 14 éducatrices en service de garde à temps partiel et quatre, à temps plein.
Le jour de l’éclipse, la journée, pour la plupart des élèves, finira donc vers 13 h, question d’assurer leur transport à la maison avant le début de l’éclipse.
Richard Poirier veut tout de même rassurer les parents :