ÉDITORIAL. Élections américaines, nouvel accord européen

Qui sera le prochain président des États-Unis ? Le choix des Américains sera très important. Imprévisible, elle plonge le monde dans une grande incertitude à l’heure où les guerres et les conflits grondent aux frontières de l’Europe, déchirent le Moyen-Orient et menacent l’Asie.

À Taïwan, à Singapour, en Ukraine et dans l’Union européenne, les gens s’inquiètent : la grande démocratie américaine va-t-elle se replier sur elle-même, laissant la voie libre aux régimes totalitaires ? De plus en plus agressifs, ils cherchent à étendre leur domination, à provoquer l’OTAN, à renverser l’ordre mondial élaboré après la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’imparfait, il a apporté des décennies de paix.

Aux États-Unis, l’incertitude règne également. Très peu d’observateurs se risquent à prédire le résultat des élections. Mais beaucoup s’inquiètent des troubles qui pourraient surgir ensuite si les résultats étaient contestés : ils se souviennent de l’assaut du Capitole après le refus de Trump de les reconnaître en 2021 ! Et si les résultats étaient serrés, cela ouvrirait grande la porte à la désinformation : alimentant les soupçons, les rumeurs, les tensions, elle pourrait conduire à des violences politiques, craignent les analystes américains. Les grands médias s’y préparent.

L’étendard de démocratie porté par l’Europe

Car la désinformation est à l’œuvre dans cette campagne électorale. Il ne s’agit pas seulement de propager de fausses nouvelles mais de semer la confusion dans les esprits, a expliqué Patrick Butler, vice-président du Centre international des journalistes (CIFJ) à Washington. Les conséquences sont redoutables pour la démocratie : désintérêt pour les élections et perte de confiance dans l’information, observe-t-on dans les médias américains s’employant à la reconstruire.

De plus, l’intelligence artificielle est utilisée à grande échelle pour influencer les votes en ciblant les minorités migrantes, marginalisées, pauvres, fragiles, jeunes, etc. Des traces d’ingérences des dictatures russe, chinoise et iranienne ont été détectées. Lorsqu’il suffit de quelques centaines de voix pour faire pencher la balance dans des États clés, cela peut faire basculer le résultat des élections.

Dans cette incertitude, les démocraties européennes devraient se préparer à porter haut l’étendard de la démocratie, à renforcer leur stabilité et à compter sur elles-mêmes quoi qu’il arrive.

En effet, si Donald Trump était élu, il risquerait d’affaiblir l’OTAN et l’Ukraine. Mais même si ce n’était pas le cas, les États-Unis se tourneraient moins vers l’Europe : « Avec Donald Trump, le choc va être dura expliqué François Heisbourg à Figaro. Avec Kamala Harris, les Européens, soulagés, seront sans doute tentés par un retour à la normale… Cette position est dangereuse car il n’y aura pas de retour à la normale. Les États-Unis vont transférer leur aide militaire vers la région Asie-Pacifique, et les Européens ne s’y sont pas préparés. »

Les institutions et les gouvernements européens ont le devoir de faire face à cette nouvelle donne en continuant à soutenir l’Ukraine, en développant sa défense et son économie et en appelant les Européens à faire un effort pour construire leur avenir.

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