2024-07-03 20:05:14
L’idée semble de plus en plus forte. Certains parlent de « majorité diversifiée ». D’autres disent « multiple » ou « pluriel ». Certains pensent qu’il devrait inclure tous les partis, à l’exception de l’extrême droite. Et d’autres, qu’il faut aussi exclure la gauche radicale de la France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon. Mais parmi les partis du centre qui composent l’alliance soutenant Emmanuel Macron, une partie de la droite et de la gauche modérée, l’option d’une large coalition parlementaire se dessine. Ce serait le moyen de stopper un gouvernement d’extrême droite si le Regroupement national (RN), même s’il l’emportait, se retrouvait sans majorité absolue au second tour des élections législatives de dimanche.
Le projet de grande coalition s’est renforcé après que, dès le premier tour dimanche dernier, le centre et la gauche se soient mis d’accord sur un cordon sanitaire contre le parti de Marine Le Pen. Plus de 220 candidats ont renoncé à se présenter au second tour dans des circonscriptions où trois candidats s’étaient qualifiés et où l’extrême droite pouvait l’emporter. En se retirant, ils évitent de disperser le vote et le concentrent sur le candidat capable de battre le candidat RN.
En attendant que les Français répondent aux urnes, appelés à voter non pas pour quelqu’un, mais contre le RN, quitte à soutenir le nez bouché un candidat qui ne leur plaît pas, les grands groupes commencent à analyser des scénarios de le lendemain.
La possibilité, sans précédent dans l’histoire récente de la France, d’une grande alliance parlementaire sur laquelle pourrait s’appuyer un gouvernement technique, commence à être la plus évoquée par les partis modérés. Selon le Premier ministre sortant, Gabriel Attal, une « Assemblée plurielle » alternative au RN pourrait rassembler « plusieurs formations politiques de droite, de gauche et du centre qui, projet par projet, travaillent ensemble au service des Français ». » Il s’agirait, a ajouté François Bayrou, leader du MoDem centriste, allié du macronisme, de « trouver des réponses inédites » pour éviter un blocage institutionnel si aucun des blocs n’obtient une majorité suffisante pour gouverner. C’est là que les « républicains » et les « démocrates » prêts à s’asseoir pour négocier et « assumer leurs responsabilités » entreraient en jeu, a-t-il déclaré.
Face au constat que même l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), deuxième bloc le plus fort après le RN au premier tour, n’a pas la possibilité d’obtenir la majorité absolue ou de s’en approcher, le pragmatisme l’emporte. Socialistes, écologistes ou encore communistes reviennent à l’idée de la grande coalition. Mais ils exigent que leur probable poids parlementaire supérieur à celui du centre macroniste soit reconnu dans le futur accord. Un premier ministre pour un gouvernement de ce type devrait provenir de leurs rangs, affirment-ils, même s’ils sont tous d’accord pour appeler à la prudence quatre jours avant la nouvelle nomination lors des élections.
“L’important est de voter pour écarter l’extrême droite et d’avoir le maximum de députés de gauche à l’Assemblée nationale”, a déclaré l’ancien président socialiste et candidat à la députée François Hollande sur France Info. est atteint, la possibilité d’un accord provisoire d’un an pourrait être discutée, jusqu’à ce que des élections législatives puissent être à nouveau convoquées, voire trois, jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. Et, selon Hollande, il faudrait « décider quelles propositions chaque groupe considère essentiel « de gouverner avec ce programme minimum commun.
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Le député communiste Sébastien Jumel partage l’idée : “On pourrait se fixer des objectifs simples, on n’est pas obligé d’être d’accord sur tout.” La coalition, selon le communiste, couvrirait « un arc allant du gaullisme “aux communistes, en passant par les gens de gauche de bonne volonté.”
La secrétaire générale des écologistes, Marine Tondelier, dit également de ne pas fermer la porte à cette possibilité en raison du “risque que le pays soit ingouvernable”, ce qui signifie que “nous devrons sûrement faire des choses que personne n’a faites auparavant”. ” A l’image d’un Premier ministre conservateur, Édouard Philippe, premier chef du gouvernement d’Emmanuel Macron en 2017, va voter dimanche prochain pour le candidat communiste dans sa circonscription pour stopper le candidat RN, comme l’a révélé ce mercredi. Certes, le chef du parti Horizons, allié au macronisme, a aussi posé, depuis le début de la campagne, la limite à la gauche radicale sous le principe du « ni-ni » : « Ni le RN, ni LFI ».
Les alternatives “ne sont pas seulement la majorité du RN ou le blocage de l’Assemblée”, a indiqué sur la chaîne France Inter Xavier Bertrand, poids lourd de la droite traditionnelle de Los Republicanos (LR), parti frère du PP espagnol. Et d’ajouter : “Il existe une autre solution : un gouvernement provisoire qui rassemble au sein de l’Assemblée des hommes et des femmes de bonne volonté capables de s’ouvrir à un projet précis”. LR, parti traditionnel de droite, traverse une crise profonde après la décision de son président encore formel, Éric Ciotti, de s’allier au RN contre la volonté de ses barons, dont Bertrand.
Les réticences restent cependant énormes dans tous les domaines. LR et le macronisme excluent explicitement les rebelles de Mélenchon d’un accord de gouvernement multiple. « Nous ne gouvernerons pas avec La France Insoumise », a souligné le président Emmanuel Macron lors du dernier Conseil des ministres avant les élections, selon plusieurs médias citant des sources présentes à la réunion. « Combattre le RN aujourd’hui, ce n’est pas s’allier avec LFI demain », a expliqué la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, à l’issue de la réunion. “On ne peut pas faire de LFI l’alpha et l’oméga de la gauche en France”, a-t-il ajouté. Peu après, Attal déclarait aussi dans X : « Il y a et il n’y aura jamais d’alliance avec LFI ». De son côté, l’écologiste Tondelier exclut, comme d’autres membres du NFP, que le premier ministre d’un éventuel gouvernement de ce type puisse être issu des rangs macronistes.
En tout cas, le parti de Mélenchon refuse d’adhérer à un tel accord. “Les rebelles ne gouverneront que pour appliquer leur programme”, a déclaré à ce propos le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard. Le journal Le Monde souligne que, sur les 81 désistements de candidats macronistes au second tour, vingt seulement profitent à un candidat soumis, tandis qu’une cinquantaine le font pour d’autres candidats du Nouveau Front populaire (socialistes, écologistes et communistes). Une chose qui, indique le journal, est de nature à « réduire l’influence du parti de Mélenchon à gauche » et permettre ainsi de jeter les bases d’une éventuelle coalition avec les sociaux-démocrates.
Le RN est clairement favori dimanche, sans toutefois obtenir la majorité absolue de 289 sièges que son candidat au poste de Premier ministre, Jordan Bardella, prétend gouverner. La chef du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, a déclaré après le premier tour que si elle n’obtenait qu’une majorité relative d’environ 270 sièges, elle chercherait une alliance pour atteindre une majorité absolue avec les députés de droite.
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