Élections : le Salon va commencer… il est là !

Élections : le Salon va commencer… il est là !

2023-07-19 05:12:00

“Voilà Balá, Balá, le spectacle va commencer, il est arrivé, il est arrivé, je vous apporte le meilleur de mon répertoire”. Ce jingle accrocheur résonne encore aux oreilles des Argentins de plus de 40 ans. Ce sont les premiers couplets du spectacle pour enfants d’un animateur inoubliable qui, de manière candide, a proposé des jeux et des défis à des garçons et des filles euphoriques. Parents et grands-parents avaient la ferme conviction que c’était un espace à la télévision qui les divertissait et les instruisait jusqu’à la semaine suivante où il était rediffusé.

“Le spectacle va commencer” mais maintenant avec des artistes politiques qui se présentent à la présidence de la Nation. Contrairement à Carlitos Balá, ils ne sont pas naïfs et même beaucoup d’entre eux sans propositions claires. Le public de cette émission électorale est plus large car il comprend les plus de 16 ans. Et c’est qu’après la date de présentation des listes pour les primaires ouvertes, simultanées et obligatoires (PASO), nous, les Argentins, nous dirigeons vers un voyage d’au moins deux sinon trois appels électoraux nationaux dans les mois à venir.

Selon leur propos, les politologues classiques divisent la politique entre la face agonale et la face architecturale. Nous sommes maintenant plongés dans le visage agonisant qu’est la concurrence intrinsèque de toute campagne électorale même si, il convient de le préciser, le marketing politique post-moderne nous avertit que nous sommes toujours dans une “campagne permanente” selon le concept inventé par Patrick Cadell et popularisé par Sidney Blumenthal.

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Il “Spectacle ponctuel” commencera bientôt. La loi nationale 26 571 établit que 35 jours avant le PASO, la campagne électorale commence dans les médias audiovisuels. Grâce à des espaces publicitaires mis à disposition gratuitement par l’Etat et attribués selon des critères d’équité, les différentes offres électorales se voient garantir des minutes sur les radios et télévisions publiques et privées. Paradoxes du calendrier, le 9 juillet -coïncidant avec une date nationale- sera le jour de départ. La qualité créative de cette succession de pièces publicitaires sera variée et, plus important encore, d’une efficacité douteuse selon son véritable objectif : obtenir des votes. Ce spectacle sera interrompu 72 heures avant le 13 août. La diffusion de la deuxième saison est garantie à partir du 17 septembre. Sans spoiler son contenu, il y aura cette fois moins de personnages car beaucoup d’entre eux ne dépasseront pas le seuil de 1,5% ou auront été vaincus par leur adversaire interne. Il est même possible qu’il y ait une troisième saison, dans une compétition binaire, mais cela ne sera connu qu’après le décompte général des voix le 22 octobre.

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Le spectacle des spots sera complété par des récits audiovisuels transmédias, c’est-à-dire des pièces audiovisuelles qui seront exclusivement diffusées sur YouTube et les réseaux sociaux -principalement sur Tik Tok- qui n’atteindront jamais la télévision. Pour ne pas être vernaculaire, il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’un spectacle exclusivement « argento ». Le premier spot de campagne diffusé à la télévision a eu lieu aux États-Unis en 1952. Une succession de dessins animés mettait en scène des partisans d’Eisenhower et avait un jingle accrocheur : « I like Ike » (Ike était le surnom du général républicain). Analysés à ce jour, ses créatifs devraient bénéficier d’une reconnaissance particulière car ils n’étaient pas conscients de l’importance que prendraient les “j’aime” lorsqu’ils le scénariseraient.

Los débats présidentiels Ils sont, sans aucun doute, l’un des moments les plus spectaculaires du défilé de campagne. Cependant, il convient de noter que la loi nationale 27 337 n’oblige pas les pré-candidats PASO à les réaliser, il faudra donc attendre les 1er et 8 octobre et, peut-être même un tiers le 12 novembre en cas de scrutin.

S’il manque quelque chose à ce contexte, il faut ajouter les notions d'”infodivertissement” et de “politique-spectacle”. Ainsi, la première caractérise la couverture journalistique de l’information politique. Pour capter les publics apathiques, les journaux télévisés et les programmes à contenu politique, avec un sens utilitaire, recourir à des décors de théâtre, croquis et d’autres dynamiques typiques de la logique du divertissement pour présenter et susciter la polémique. Ceci est complété par le phénomène de “polydivertissement» dans lequel des politiciens sont exhibés en train de faire des choses « spectaculaires » pour capter l’attention de l’électorat. Les deux faces d’une même médaille, les unes pour tenter de gagner des audiences, d’autres pour tenter de gagner des suffrages.

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Le show électoral n’est pas à bannir, il fait partie du folklore des campagnes à travers le monde. Espérons simplement que, dès le 10 décembre, ceux qui sont élus pour occuper la Chaire Rivadavia et les sièges au Congrès se souviennent de l’autre dimension : le visage architectural qui favorise la construction du consensus pour arriver à des politiques publiques qui s’inscrivent dans la durée (politiques étatiques ) étant donné que notre pays ne pourra pas sortir du précipice si nous sommes toujours en « show mode ».

Par Magter. Marisa Ramos Meneghetti

Professeur universitaire et de troisième cycle en communication politique et lobbying à l’Université du Salvador (USAL)



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