Le congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), suspendu par la justice samedi, se tiendra finalement vendredi à Yamoussoukro. L’objectif principal de la principale formation d’opposition est d’élire un nouveau chef pour tenter de revenir au pouvoir lors de la présidentielle de 2025.
Deux candidats sont en lice pour ce poste : le banquier ivoiro-français Tidjane Thiam et le maire de la commune abidjanaise de Cocody, Jean-Marc Yacé.
M. Thiam, ancien patron du Crédit Suisse, est considéré comme le favori, bénéficiant du soutien d’une cinquantaine de députés sur les 63 que compte le parti à l’Assemblée nationale.
M. Yacé, quant à lui, met en avant sa campagne sur le terrain en tant qu’élu local.
L’incertitude sur la tenue du congrès a persisté jusqu’à jeudi après-midi. Initialement prévu le samedi 16 décembre à Abidjan, l’événement avait été suspendu à la dernière minute par la justice ivoirienne en raison de contestations sur la liste des congressistes. La décision de justice évoquait des risques de “troubles à l’ordre public”, justifiant le report de l’événement et le déploiement de la police pour empêcher l’accès au lieu du congrès.
Le PDCI avait ensuite reprogrammé l’événement à Yamoussoukro pour le vendredi, assurant que la question juridique avait été résolue. Cependant, les deux militants ont à nouveau saisi la justice, avant de finalement retirer leur plainte jeudi.
À présent, environ 6200 congressistes sont appelés à se rendre à Yamoussoukro vendredi pour élire un président visant à rajeunir l’image du parti. Avec la mort d’Henri Konan Bédié, précédent dirigeant du PDCI, en août à l’âge de 89 ans, l’ancien président ne devrait pas se présenter en 2025. Tidjane Thiam et Jean-Marc Yacé, âgés respectivement de 61 et 62 ans, sont considérés comme jeunes pour exercer de hautes fonctions politiques en Côte d’Ivoire.
Le PDCI, au pouvoir de manière continue de 1960 à 1999, n’a pas accédé à la présidence depuis 24 ans, après qu’Henri Konan Bédié a été chassé du pouvoir lors d’un coup d’Etat en 1999. Après avoir été allié à Alassane Ouattara, actuellement au pouvoir depuis 2011, le PDCI est revenu dans l’opposition en 2018 et a boycotté la dernière élection présidentielle.
Un cadre du parti a exprimé l’espoir d’une unité après les élections pour se positionner en vue de 2025.
