Le Parti démocratique sénégalais (PDS), dirigé par Karim Wade, a été rejeté par la Cour suprême le vendredi 15 mars, alors qu’il espérait obtenir un nouveau report de l’élection présidentielle et un recommencement du processus électoral. Depuis ce revers, Karim Wade, toujours en exil à Doha au Qatar, est resté silencieux, tout comme son parti. Cependant, le camp du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade refuse de renoncer, à moins d’une semaine du premier tour.
En coulisses, des discussions ont eu lieu ce week-end au sein du PDS. Selon un responsable, une communication devrait être faite en début de semaine.
Karim Wade peut-il encore obtenir l’annulation du processus électoral en cours ? Techniquement, la Cour suprême était le dernier recours. Mais le même responsable explique que le parti de l’ancien président ne se considère pas comme vaincu : “On a toutes les cartes en main.” Il souligne que le PDS a un réservoir de votes très important. Le parti se voit donc comme un faiseur de roi et pourrait, s’il donnait une consigne de vote, changer la donne.
Amadou Ba, candidat de la majorité, le sait bien. En campagne vendredi, il a fait un geste en direction du PDS : “Nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes préoccupations.” Il a également rappelé qu’il avait commencé sa carrière politique avec Abdoulaye Wade. Les deux formations sont issues de la même famille politique, bien qu’elles soient rivales depuis longtemps. En 2022, la coalition Wallu du PDS s’était d’ailleurs alliée avec Yewwi Askan Wi et le Pastef pour les législatives.
Dans les rangs du PDS, de nombreux membres refusent catégoriquement de soutenir l’ancien Premier ministre. La formation accuse Amadou Ba d’avoir corrompu des juges du Conseil constitutionnel pour rejeter la candidature de Karim Wade. D’autres alliances pourraient se former, mais le parti pourrait également choisir de rester neutre. En 2019, la candidature de Karim Wade avait également été invalidée et le PDS n’avait pas donné de consigne de vote.