Elèves sans affectation ou sans prof : les parents d’élèves de la FCPE se mobilisent à Bobigny

Elèves sans affectation ou sans prof : les parents d’élèves de la FCPE se mobilisent à Bobigny

« Monsieur le Directeur… En bas, à quelques mètres de cette instance feutrée, au centre même de notre département, des parents attendent, rageurs, anxieux, désespérés, des réponses qui ne viennent pas. » Les mots que les représentants de la FCPE ont prononcés au début du conseil départemental de l’Éducation nationale à Bobigny, ce jeudi, en début de soirée ont résumé l’état émotionnel de centaines de familles de Seine-Saint-Denis dont les enfants sont soit sans professeurs, soit sans affectation, soit sans accompagnant pour leur handicap (AESH). La délégation a ensuite quitté la salle, refusant de siéger dans ces conditions.

La fédération de parents d’élèves a profité dans la foulée de la première réunion de l’année scolaire qui se déroulait au Département, dans les murs de la préfecture de Bobigny, pour se mobiliser sur le parvis et porter la voix de ceux que l’institution exclut. Une quarantaine de personnes ont fait le déplacement pour alerter et obtenir des réponses. « Il faut bien faire prendre conscience de l’inégalité des chances qui se creuse de plus en plus », souligne une maman de Bondy dont le fils de 15 ans est resté sans école pendant un mois, avant d’être affecté dans un lycée et une classe qui ne correspondent pas à son vœu de suivre un bac pro en vente.

L’angoisse des enfants, la déprime des parents

Selon les estimations faites sur le terrain par les parents de la FCPE, au moins une centaine d’élèves du secondaire étaient à la mi-septembre en Seine-Saint-Denis sans affectation. Combien aujourd’hui ? Impossible de la savoir avec précision. « Ça touche beaucoup de jeunes en troisième et seconde, en particulier ceux des lycées professionnels, constate Isabelle Lacroix, co-présidente de la FCPE 93. Cette année, cela a pris une ampleur conséquente et on aimerait savoir ce qu’il se passe. Ce sont des élèves qui ont moins de 16 ans, on rappelle l’obligation scolaire, s’alarme-t-elle. Certains enfants sont encore à leur domicile, à ne rien faire, avec une angoisse terrible et des parents qui eux, sont déprimés. Les services de l’académie ne leur répondent plus. »

Ce que confirme la maman de Bondy qui, elle, n’a cessé de solliciter l’Education nationale ainsi que l’aide de la FCPE, pour tenter de débloquer la situation de son fils. « Il a finalement intégré une première prépa/nouvelle chance à Bobigny, confie-t-elle. J’ai demandé ce que cela signifiait, s’il allait faire de la vente et on m’a répondu qu’il ferait un peu de tout. Concrètement, quand il sortira de cette année de « première prépa », qu’est-ce que mon fils fera ? Il a été envoyé dans une « première prépa » pour ne pas être dehors mais sans la garantie qu’il aura derrière une seconde ou une première pro. »

Cette mère de famille très inquiète pour l’avenir de son fils continue à envoyer des mails aux services de l’Education nationale. « Il aura 16 ans l’année prochaine et il est hors de question qu’à l’issue de cette première année, je doive rebatailler. Vous vous rendez compte du sentiment de frustration pour des adolescents qui sont en construction ? A 15 ans, les enfants ont le droit de rêver et de choisir les métiers qu’ils veulent ! »

2022-10-13 10:00:00
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