Emergency in Lampedusa: Arrival of 7,000 Migrants in 48 Hours Highlights Europe’s Migration Crisis

Jeudi soir, les autorités de Lampedusa ont déclaré l’état d’urgence après l’arrivée de près de 7 000 migrants en moins de 48 heures. Ce chiffre dépasse largement les 400 places disponibles dans le centre de réception de l’île, qui compte à peine plus de 6 000 habitants. Depuis des décennies, Lampedusa est une escale pour les migrants venant en Europe, mais elle fait maintenant face à une crise sans précédent.

La situation sur l’île est chaotique, avec des migrants grimpant sur les rochers côtiers, une embarcation renversée lors d’une opération de sauvetage, entraînant la mort d’une mère guinéenne et de son bébé, et des bagarres pour de la nourriture et de l’eau. Dans le but de désengorger l’île, des transferts sont organisés vers la Sicile.

Sur le plan politique, le ministre des Transports Matteo Salvini et la Première ministre Giorgia Meloni, tous deux d’extrême-droite mais de partis différents, critiquent l’absence de solidarité européenne et reconnaissent l’échec de leur propre stratégie. Depuis janvier, environ 126 000 migrants ont débarqué en Italie. L’agence de garde-frontières européenne Frontex a également noté une augmentation de près de 96% du nombre d’arrivées par la route de la Méditerranée centrale par rapport à l’année dernière.

Les départs se font principalement depuis la Tunisie, en raison de la dérive autoritaire du président Saïed et du discours de haine contre les migrants. Les Guinéens, les Ivoiriens et les Tunisiens cherchent à fuir ce contexte, ainsi que les Maliens et les Burkinabés. La Tunisie remplace progressivement la Libye comme porte d’entrée vers l’Europe.

Malgré un accord entre l’Union européenne et la Tunisie en juillet visant à réduire les flux migratoires, cet accord ne fonctionne pas en raison de la dérive autoritaire tunisienne. En Italie, la gestion de la migration a également été perturbée par la criminalisation des ONG et le démantèlement du système d’accueil, intensifiés par Giorgia Meloni.

La France et l’Allemagne sont également impactées par cette situation. La France envoie des renforts à sa frontière avec l’Italie, tandis que l’Allemagne a suspendu les relocalisations de demandeurs d’asile depuis l’Italie, estimant que Rome ne respecte pas ses obligations.

La Russie est également suspectée d’alimenter ces flux en utilisant la Biélorussie comme plateforme. La Lettonie et l’Estonie sont particulièrement touchées par cette situation.

La Grèce et l’Espagne constatent également une augmentation des arrivées de migrants depuis la Turquie et les îles Canaries, respectivement.

Le nombre de franchissements irréguliers des frontières de l’UE a augmenté de 18% en 2023, atteignant un record depuis 2016. Les causes de ce phénomène sont multiples, allant des crises politiques et des persécutions aux conséquences du changement climatique. Cependant, le manque de vision pour gérer la migration en Europe et l’absence d’accueil partagé sont des facteurs clés de cette crise.

Après des années de difficultés, les Vingt-sept pays membres de l’Union européenne espèrent adopter un Pacte sur la migration et l’asile d’ici juin 2024 afin d’améliorer la politique commune en la matière et la solidarité. Cependant, ces réformes risquent de ne pas résoudre totalement les problèmes de gestion chaotique de la migration.