La police patrouille dans une rue jonchée de débris calcinés dans le quartier Magenta de Nouméa. Photo : AFP/Delphine Mayeur
D’autres décès ont été signalés en Nouvelle-Calédonie alors que les troubles s’étendent au-delà de Nouméa vers les zones rurales.
Le territoire français est sous état d’urgence depuis six jours en raison d’émeutes déclenchées par un projet de modification de la loi qui permettrait à davantage de résidents français de Nouvelle-Calédonie de voter. Les manifestants affirment que cette décision affaiblirait le vote autochtone kanak.
Les médias locaux ont rapporté qu’un père était décédé samedi près de la petite ville rurale de Kaala-Gomen, à environ 355 km de la capitale.
Il avait tenté de franchir un barrage routier dressé par des émeutiers, mais l’accès lui a été refusé et des coups de feu ont été échangés lors de sa deuxième tentative.
Le fils de l’homme était avec lui à ce moment-là, ont rapporté les médias locaux.
Deux autres personnes auraient été blessées lors de la fusillade. Ils ont été transportés d’urgence au principal hôpital de la province Nord.
Par ailleurs, un jeune motocycliste aurait également été tué après avoir percuté accidentellement un véhicule incendié vendredi soir à Nouméa.
The crash occurred in the Vallée du Tir neighbourhood about 7pm, public broadcaster Nouvelle-Calédonie la Première reported.
Les barrages routiers empêchent la nourriture d’arriver dans les supermarchés. Photo : AFP/Théo Rouby
La Vallée du Tir fait partie des zones identifiées par les autorités françaises comme étant hors de contrôle et toujours aux mains de groupes d’émeutiers.
“Nous appelons une fois de plus ceux qui bloquent l’accès : lever les blocages !” » a déclaré, ému, le ministre du gouvernement local, Vaimu’a Muliava, lors d’une conférence de presse samedi.
“Il y a déjà eu des morts… Chaque jour qui passe nous plonge plus profondément dans le gouffre et rend notre rétablissement plus difficile.”
Il a également appelé les émeutiers à rétablir le libre accès afin que les gens puissent accéder aux soins médicaux et à la nourriture.
“S’il vous plaît, tout le monde, ne réfléchissez pas seulement avec votre raisonnement, mais avec votre cœur”, a-t-il déclaré.
“Nous ne pouvons tout simplement pas continuer comme ça… nous nous suicidons.”
Muliava a demandé aux gens sur les barricades d’imaginer si c’était leur mère ou leur grand-mère qui avait besoin de soins médicaux.
Des avions venus de France (mais aussi de Polynésie française), qualifiés de « pont aérien », transportaient également des vivres de première nécessité, du matériel médical et des réserves de sang.
Le rationnement alimentaire a été imposé dans la plupart des points de vente, sous la supervision de groupes de surveillance de quartier, de « défense civile », qui veillaient à ce que les consommateurs n’emportent pas trop d’articles essentiels à ce moment-là.
Vendredi, le haut-commissaire français Le Franc a déclaré qu’il y avait suffisamment de nourriture en stock pour deux mois – le problème étant l’accès aux magasins et aux stations-service.
Une longue file d’attente devant un supermarché de la capitale. Photo : AFP/Delphine Mayeur
Il a également déclaré avoir entendu dire qu'”un jeune était mort parce qu’il jouait avec une arme à feu”, mais n’a pas fourni plus de détails.
“Personne ne gagne. Nous perdons tous, qu’ils soient indépendantistes ou anti-indépendants. Nous mourons parce que les routes sont toujours bloquées. Allons-nous continuer ainsi ? Non !”
Le porte-parole du gouvernement, Gilbert Tyuienon, a déclaré qu’il demandait le “rétablissement de la paix”.
“Tout le monde devrait prier ce week-end de Pentecôte et la semaine prochaine, commençons à travailler au redressement de notre pays, ce qui n’est possible que si l’accès est rétabli.”
Des policiers, gendarmes, pompiers et renforts de l’armée arrivent progressivement en Nouvelle-Calédonie depuis la France, ainsi que de Polynésie française, pour lever les blocages.
Une fois tous les renforts arrivés, leur nombre total devrait atteindre quelque 2 700 personnes.
Le gouvernement français envisage également d’envoyer une “mission de dialogue” en Nouvelle-Calédonie pour restaurer la confiance entre Paris et la dépendance du Pacifique Sud.
2024-05-18 12:42:24
1716063901
#Émeutes #NouvelleCalédonie #davantage #décès #signalés #alors #les #troubles #sétendent #aux #zones #rurales