2024-06-16 00:05:32
Un manifestant proteste contre la discussion des réformes clés devant le Congrès national à Buenos Aires, le 12 juin 2024. LUIS ROBAYO / AFP
Il avait promis une thérapie de choc et un élagage de l’État à la tronçonneuse. Javier Milei, un outsider d’extrême droite argentin devenu président, a remporté jeudi 13 juin sa première victoire législative, après six mois de mandat sans grand chose à montrer. C’est donc l’esprit serein que le président libertaire s’est envolé pour l’Italie pour le sommet du G7.
Après une interminable journée de débats, marquée par une importante mobilisation contre le projet de loi et des incidents avec la police, la loi “Bases et points de départ pour la liberté des Argentins”, projet phare du gouvernement, a été validée par le Sénat mercredi soir. Le projet initial du « projet de loi omnibus » présenté en décembre 2023, qui comprenait 664 articles, a dû être retiré faute des voix nécessaires dans un Congrès où le parti du président, La Libertad Avanza, ne compte que 38 députés sur 257, et sept sénateurs sur 72.
Les plus de 200 articles approuvés jeudi réforment l’État, déréglementent l’économie et le marché du travail, garantissent un régime très avantageux pour les grands investissements, ouvrent la voie à la privatisation totale ou partielle des entreprises publiques – mais seulement huit d’entre eux, contre à 41 dans le projet initial – et permettre à Milei de gouverner pendant un an sans passer par le Congrès pour les questions administratives, économiques et énergétiques.
La loi a été approuvée de justesse, avec 36 voix pour et 36 contre. La vice-présidente et présidente du Sénat Victoria Villarruel a départagé “les Argentins qui souffrent, qui attendent, qui ne veulent pas voir leurs enfants quitter le pays”, dans un Sénat aussi divisé que l’opinion publique. Les députés doivent encore approuver le texte en lecture finale.
Attaques contre « l’État criminel »
L’horizon s’éclaircit quelque peu pour le gouvernement. Les marchés, en baisse depuis plusieurs jours, se sont redressés jeudi matin. Après la dévaluation de 50% du peso instaurée en décembre et un décret de déréglementation de nombreux secteurs de l’économie publié au début de son mandat, c’était surtout le style non conventionnel de l’excentrique président, ses métaphores religieuses faisant référence à la Bible, ses réunions privées à l’étranger. et ses déclarations choquantes qui ont fait la une des journaux.
Rencontres avec le PDG de X, Elon Musk, ou Meta, Mark Zuckerberg, dont le contenu n’est jamais rendu public, discours très médiatisés devant des groupes de réflexion libéraux ou foules lors de rassemblements d’extrême droite aux États-Unis et en Espagne : le discours du président Les six premiers mois ressemblaient à un spectacle. Il s’agit d’une stratégie de communication de type campagne, consistant à s’en prendre à ses opposants, aux fonctionnaires, à la communauté scientifique et aux journalistes.
Il vous reste 52,89% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
#Argentine #Javier #Milei #obtient #lapprobation #Sénat #pour #déréguler #léconomie
1718508710