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en attente dans les chambres d’asile de Barajas

by Nouvelles
en attente dans les chambres d’asile de Barajas

2024-01-27 22:13:39

Madrid“S’ils arrivent déjà avec des nerfs et l’incertitude de ce qui va se passer, fuyant une situation où leur vie est en danger, et qu’à leur arrivée ils se trouvent dans des conditions qui ne répondent pas à un minimum de dignité, alors c’est très dur. Surtout quand ils ce sont des familles avec de jeunes enfants.” C’est l’histoire d’Elena Muñoz, coordinatrice nationale du service juridique de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR). Muñoz et l’équipe d’avocats de l’organisation conseillent les demandeurs d’asile qui se pressent dans les salles d’attente de l’aéroport Barajas de Madrid. Depuis des semaines, les organismes qui les servent alertent sur la saturation de ces espaces.

La description donnée par Muñoz lors d’une conversation avec l’ARA révèle des scènes qui montrent que “les exigences minimales en matière de santé et d’hygiène ne sont pas respectées”. Les mêmes espaces communs sont utilisés pour manger et dormir et certains utilisateurs doivent partager des matelas, sans aucune intimité. La saleté s’y accumule, car « il y a plus de déchets générés que ce que les boosters de nettoyage sont capables d’absorber » et des infestations de punaises de lit ont été détectées. Comme le rapporte le CEAR, jusqu’à 400 personnes ont été concentrées en même temps dans ces salles d’asile, qui n’ont pas la capacité d’absorber autant de personnes. Les toilettes sont un autre problème. Il n’y en a pas assez, ce qui oblige les utilisateurs à attendre plus longtemps qu’il ne serait souhaitable de les utiliser.

En outre, explique Muñoz, il y a des gens qui se retrouvent sans vêtements – ils n’ont accès qu’à leur bagage à main – et la Croix-Rouge « n’a pas la capacité » de fournir des vêtements à tout le monde. “De cette façon, même s’ils parviennent à se doucher pendant leur passage aux toilettes, ils doivent ensuite continuer à porter les mêmes vêtements”, dit-il. Il se souvient aussi du cas d’un mineur à qui on ne pouvait fournir que des tongs, alors qu’on est en plein hiver. “Ce sont des besoins très fondamentaux”, dit-il. Face à ce débordement, la Croix-Rouge a décidé cette semaine de cesser d’apporter son aide à ces chambres. L’organisation ne reprendra ses activités « que lorsque les conditions minimales seront à nouveau réunies » pour mener à bien son travail de prise en charge et de soutien psychosocial.

Lors de visites dans ces espaces, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Médiateur ont constaté que les demandeurs d’asile n’y attendent pas dans des conditions dignes et ont demandé au gouvernement espagnol d’agir pour résoudre ce problème. Le Syndicat unifié de la police (SUP) a également signalé dans un communiqué l’existence de punaises de lit, de cafards et un risque de transmission de maladies. C’est pour cette raison que le syndicat a déposé une plainte auprès de l’Inspection du travail concernant les plaintes des agents qui y travaillent et a demandé l’intervention du service de prévention des risques professionnels de la police.

Comment le résoudre?

Jusqu’à présent, la réponse du ministère de l’Intérieur a été d’augmenter les services de nettoyage et les troupes déployées, de restreindre les visas des citoyens sénégalais – jusqu’à présent, cela ne s’appliquait qu’aux Kenyans – et de permettre davantage de salons à l’aéroport. Jeudi Intérieur a annoncé qu’il préparait un quatrième de 250 mètres carrés qui s’ajouterait à ceux des terminaux T1 (800 m² et six toilettes), T2 (110 m² et deux toilettes) et T4 (160 m² et quatre toilettes). Muñoz prévient que cela “ne résout pas le problème” et rappelle que lorsque le T2 a été activé, les installations ne répondaient pas non plus aux exigences minimales.

Le coordinateur juridique du CEAR explique que l’une des raisons du goulot d’étranglement, avec des délais d’attente pour résoudre les demandes d’asile plus élevés que ceux prévus par la loi, est le manque de personnel pour mener les entretiens et, en particulier, d’interprètes. Et aussi le manque de coordination. “Nous pouvons rencontrer en même temps cinq avocats et un seul interprète”, explique-t-il. Pour le moment, le CEAR exige que les personnes soient relocalisées en dehors des limites des terminaux et qu’elles puissent sortir faire leurs demandes dans les commissariats situés à l’extérieur de l’aéroport. De son côté, le syndicat SUP demande davantage de restrictions sur les visas de transit, et souhaite qu’elles s’appliquent également aux citoyens marocains pour éviter qu’ils puissent profiter de l’escale en Espagne pour demander l’asile.

Muñoz la rejette et réclame des « mesures structurelles ». L’avocat prévient que couper cette “voie légale” pour demander une protection internationale conduit ces personnes à choisir des “itinéraires beaucoup plus dangereux”, qui dans le cas des Kenyans, des Sénégalais ou des Marocains – les nationalités les plus nombreuses – seraient d’arriver à pied en mer. “Les conditions à l’aéroport sont peut-être indignes, mais les conditions de finir mort au fond de la mer sont bien plus tragiques”, conclut-il.



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