2024-12-27 10:06:00
La Suisse souhaite renouveler l’année prochaine son accord de libre-échange avec la Chine, alors que de grandes puissances occidentales comme les États-Unis et l’UE se détournent de la République populaire. Les experts jugent l’approche particulière de la Suisse comme étant à courte vue.
La Suisse a toujours entretenu des relations particulièrement amicales avec la Chine. Ce fut l’un des premiers pays occidentaux à reconnaître la République populaire sous Mao Zedong en 1950. Il y a dix ans, elle était le premier pays européen à conclure un accord de libre-échange avec la Chine.
Mais depuis, beaucoup de choses se sont passées: l’économie chinoise s’affaiblit, tandis que les principaux partenaires commerciaux de la Suisse, l’UE et les États-Unis, se détournent de la Chine et tentent d’élargir leurs chaînes d’approvisionnement. Pékin intensifie également le conflit avec Taiwan. La Suisse est-elle naïve ?
«La Suisse sait exactement ce qu’elle fait, l’accent est clairement mis sur les relations économiques», explique Simona Grano, sinologue et chercheuse à l’Université de Zurich. La Chine est le troisième partenaire commercial de la Suisse, après l’Europe et les États-Unis. Selon le Secrétariat d’État à l’économie (Seco), les entreprises suisses ont exporté en 2023 pour 40,6 milliards de francs de marchandises vers la République populaire et les importations se sont élevées à 18,4 milliards de francs.
L’économie suisse inquiète
Mais les associations économiques suisses sont inquiètes et demandent au gouvernement de protéger les entreprises suisses des effets néfastes de la guerre commerciale imminente entre l’Occident et la Chine. Alain Graf, consultant senior auprès de l’association d’exportation Switzerland Global Enterprise, a déclaré dans un communiqué Article le magazine d’information américain Bloomberg : « Le größte Les entreprises de certains secteurs se demandent si leurs relations avec des clients chinois affecteront leurs activités aux États-Unis. könième.
Simona Grano voit également le risque que les États-Unis et l’UE restreignent leurs relations commerciales avec la Suisse si la Suisse continue de soutenir la Chine. «Dans le pire des cas, la Suisse devrait choisir entre les grandes puissances», estime-t-elle. Pendant ce temps, la Chine profite de l’approche suisse. Berne n’a pas rejoint les sanctions de l’UE contre la Chine après que l’on ait appris comment Pékin agissait contre les Ouïghours. Cela a été bien accueilli à Pékin.
Les organisations de défense des droits humains critiquent ce « cours de câlins ». Selina Morelli, de l’ONG Société pour les peuples menacés (GfbV), écrit dans un article invité dans la « Neue Zürcher Zeitung » : « En ce qui concerne les négociations, le gouvernement suisse semble s’efforcer de créer un climat aussi peu critique à l’égard des peuples menacés. C’est dans cette optique que le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a décidé cet été de ne pas renouveler la stratégie nationale pour la Chine. Ces stratégies guident le gouvernement dans ses relations avec les États avec lesquels la Suisse entretient des relations. La stratégie pour la Chine aurait dû aborder, entre autres, la question de Taiwan.
Les militants des droits humains appellent à un débat politique national
En outre, le gouvernement suisse il y a déjà quatre ans commandé par la Commission de politique étrangère de la grande chambre du parlementpréparer un rapport détaillé sur la situation des Tibétains et des Ouïghours vivant en Suisse. Les membres des deux groupes ont fait état à plusieurs reprises de surveillance, de harcèlement et de répression dans le passé. Le Conseil fédéral a reporté à plusieurs reprises de plusieurs mois la publication du rapport. «La Suisse doit enfin mener un large débat politique intérieur sur les avantages et les inconvénients des relations avec la Chine», écrit Morelli.
Cependant, le nouvel accord de libre-échange n’est pas encore clair. Jusqu’à présent, le gouvernement suisse s’est abstenu d’exiger que la Chine inclue dans l’accord des déclarations contraignantes sur les droits de l’homme et la protection de l’environnement. Si cela reste ainsi, diverses organisations et partis souhaitant voir de telles exigences dans l’accord ont annoncé un référendum. Dans ce cas, les électeurs suisses auraient le dernier mot sur l’accord de libre-échange.
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