Suisse
Quand le bio éclipse les produits pas chers, les clients râlent
Migros élargit son offre bio au détriment d’articles moins chers, se plaignent des clients. Le distributeur répond qu’il ne peut pas tout proposer à double, faute de place.
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Tout proposer en version bio et conventionnelle prendrait trop de place, selon la Migros.
Tamedia Nicolas Pitaro
Un pot de séré à la banane disparaît des rayons et seule sa version bio, 46% plus chère, reste disponible. Des clients de la Migros soupçonnent le distributeur de vouloir gonfler ses prix en privilégiant les articles estampillés avec le bourgeon vert, écrit la «SonntagsZeitung». Sur Facebook et Migipedia, le réseau social de Migros, les commentaires fusent. «Pourquoi uniquement du bio, est-ce la nouvelle tendance? Les gens qui doivent faire attention à l’argent ne peuvent plus se le permettre», fait par exemple remarquer un internaute.
Le distributeur admet que ce cas du séré n’est pas isolé et justifie la disparition de certains produits par manque de place. «Les espaces dans les rayons ne nous permettent pas de proposer chaque article à double», écrit une responsable de la Migros sur Migipedia. «C’est pourquoi nous devons à chaque fois décider quels produits nous allons retirer de l’assortiment pour faire de la place.»
Le même séré chez Coop
Actuellement, environ 5000 produits bios garnissent les rayons de la Migros qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’elle dit continuer de vouloir élargir son assortiment à l’avenir. Les aliments bios représentent environ 12% du chiffre d’affaires des grands distributeurs en Suisse. En 2020, le seuil de 10% a été franchi et la courbe monte constamment depuis des années, précise un porte-parole de la Migros.
Par rapport à Coop, Migros a toutefois du retard. Coop a fait passer sa part de produits bio dans l’alimentation de 3,8% en 2002 à plus de 14% aujourd’hui. Là aussi, des articles non bios sont passés à la trappe, mais Coop dit proposer «en principe des alternatives conventionnelles dans chaque secteur de produits». Ironie du sort, le client mécontent de voir disparaître son séré à la banane à la Migros, l’a retrouvé au même prix, chez Coop.
En Suisse, les produits bios sont souvent 50% à 100% plus chers que les produits conventionnels. Le Surveillant des prix et l’organisation alémanique de protection des consommateurs critiquent Migros et Coop. Le Surveillant des prix soupçonne les deux grands distributeurs de prélever des marges excessives. Ceux-ci contestent cette affirmation. L’organisation de protection des consommateurs considère que la majoration des prix sur le bio est trop importante et appelle les distributeurs à laisser le choix à ses clients.
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