2024-04-29 11:31:58
Pendant un peu plus d’une décennie, j’ai vécu au bord du danger, sautant des falaises, sautant de l’arrière des trains et même me faisant incendier. J’étais cascadeur à la télévision et au cinéma. Pensez à Tom Cruise sans le générique, avec des talons vertigineux et des mini-shorts. Chaque travail était un risque calculé et chaque représentation ressemblait à une danse avec la mort. Mon travail exigeait l’esprit d’un casse-cou et l’agilité d’un acrobate avec la présence d’un acteur, chargé de donner vie aux sensations palpitantes d’Hollywood. Mais alors que mon étoile montait et que des opportunités frappaient à ma porte, j’ai pris la décision de prendre du recul, laissant derrière moi des amis et des collègues désorientés qui ne comprenaient pas pourquoi j’éteignais brusquement ma propre flamme.
Alors que je me délectais du frisson de l’activité physique et des aventures de globe-trotter, un sentiment tenace de syndrome de l’imposteur me rongeait toujours. Malgré mes prouesses dans l’exécution de cascades, je me sentais comme un imposteur lorsqu’il s’agissait du métier d’acteur. Je pouvais exécuter des flips, manier des couteaux et braver des brûlures de feu, mais j’ai mis un scénario devant moi et j’ai hésité. Peu importe combien je m’entraînais ou répétais, au moment où la caméra tournait, mes répliques disparaissaient, me laissant coincé dans un océan de doute. Chaque fois que je me trouvais dans une situation où je devais livrer des lignes, mon anxiété s’intensifiait. Je sentais ma respiration devenir rapide et superficielle, ce qui rendait difficile la concentration. Alors que j’essayais de prononcer ces mots, le bourdonnement de la pièce me submergeait et malgré le fait d’être sous les projecteurs, tout ce que je pouvais voir était l’obscurité. Ce fut une expérience désorientante et cela a encore exacerbé mes sentiments de doute et d’insécurité quant à mes capacités d’acteur.
J’ai consacré mes revenus à des cours particuliers, perfectionnant mes compétences en gymnastique, en boxe, en combat au bâton, en natation et en escalade, en m’efforçant de devenir le genre de « touche-à-tout » exigé par l’industrie. Chaque appel d’un coordinateur de cascades était accompagné de questions sur mes capacités : puis-je gérer les brûlures dues au feu sans combinaison anti-incendie ? Conduire comme un professionnel du Nascar ? Endurer des heures suspendu la tête en bas ? À chaque question, le poids de la responsabilité pesait sur moi, me poussant à m’entraîner plus dur, à me dépasser, pour m’assurer de pouvoir réaliser une performance exceptionnelle (et sûre). Mais derrière toute ma confiance physique extérieure se cachait la peur de l’échec. Malgré tous mes efforts, je ne parvenais pas à me débarrasser de certaines questions persistantes : puis-je agir ? Pourrais-je exécuter cette cascade, cette fois, indemne ? C’était une question qui devenait plus grande à chaque occasion.
Une conversation avec un coach de théâtre privé à Montréal m’a mis sur la voie d’une confrontation avec la vérité qui me regardait en face depuis le début : est-ce que je voulais vraiment cela ? Alors que je réfléchissais à la perspective de jouer aux côtés de poids lourds d’Hollywood comme Adam Sandler et Jennifer Aniston lors de mon audition pour Murder Mystery, j’ai réalisé que mon cœur n’y était pas. J’avais vécu le rêve de quelqu’un d’autre, poursuivant une version du succès qui, en réalité, me paraissait creuse.
Pendant si longtemps, j’ai été motivé par le besoin que les gens me voient, reconnaissent que j’avais du talent. J’avais besoin de validation et de reconnaissance de la part des autres, et je croyais que réussir dans le métier d’acteur répondrait à ce désir. Cependant, en réfléchissant à mon parcours et à mes expériences, j’ai réalisé que cette validation externe ne m’apportait pas le bonheur que j’espérais.
Le véritable tournant s’est produit lorsqu’un ami m’a contacté en cas de crise. Il envisageait de mettre fin à ses jours. Alors que j’aidais mon ami à se relever du bord, j’ai entrevu la dure réalité de ma propre mortalité. Un faux pas, un mauvais virage, et je pourrais me retrouver au bord du même précipice de désespoir. Ce fut un signal d’alarme, un rappel de la fragilité de la vie et de l’impératif de suivre sa véritable vocation.
Même si j’ai arrêté les cascades, cela me manque de temps en temps lorsque je vois mes amis à la télévision ou au cinéma. Je continue de pratiquer les arts martiaux et j’aime concourir en tant qu’athlète de haut niveau. J’ai trouvé un nouveau sens de l’équilibre. Au lieu de compter uniquement sur l’adrénaline des exploits physiques, je canalise désormais mon énergie dans l’écriture de rôles qui reflètent la diversité et la complexité des femmes comme moi à l’écran ou dans les jeux vidéo. Par exemple, lorsque j’écris pour un jeu vidéo, je préconise que les personnages portent des bottes de combat plutôt que des talons hauts, en mettant l’accent sur le côté pratique et l’authenticité. Ce changement me permet de m’exprimer de manière créative tout en contribuant au monde du divertissement. Bien que j’aie embrassé ma passion pour l’écriture, je porte toujours avec moi les leçons apprises de mon temps à la limite : l’importance de l’authenticité, la résilience inébranlable cultivée dans l’adversité et la nécessité de poursuivre ses passions avec une détermination inébranlable.
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