2024-12-07 07:40:00
Le 6 décembre 2024, un accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur a été conclu à Montevideo. La même chose s’est produite à Bruxelles le 28 juin 2019. À l’époque comme aujourd’hui, les négociateurs se sont réjouis et ont assuré qu’il ne manquait que l’examen technique et la traduction dans les 24 langues officielles de l’UE. Bref, une procédure bureaucratique. Il semble qu’il manquait autre chose : un soutien politique.
Les négociations entre les deux organisations régionales ont débuté en 1999. Ironiquement, elles ont été qualifiées d’échange « vaches contre voitures », le Mercosur exportant des ressources naturelles et des produits industriels de l’UE. Il y a eu un peu de cela, et c’est le protectionnisme des deux blocs qui a bloqué l’accord, car le Mercosur produit les vaches les plus riches, et l’Europe les plus belles voitures. Bien sûr, le prétexte était environnemental (pour l’Europe) ou développemental (pour le Mercosur), jamais protectionniste. En diplomatie, les choses ne s’appellent pas par leur nom.
La base de toutes les négociations est que chaque partie, en concédant quelque chose, gagne quand même. Le commerce est gagnant-gagnant: le vendeur en profite, mais aussi l’acheteur. Dans ce cas, en plus, le bonus géopolitique s’est ajouté : face à un monde bipolaire dans lequel l’Europe était en déclin et l’Amérique latine perdait de son importance, l’accord a ajouté de la force et a remonté les deux pugilistes au sommet. anneau mondial. Mais ni les concessions ni la géopolitique n’ont suffi à convaincre ceux qui, des deux côtés de l’Atlantique, se sentaient lésés. En tête se trouvaient les agriculteurs français, à la tête de leurs collègues d’une demi-douzaine de pays spécialisés dans la production de vaches coûteuses et résistantes. Bien que la responsabilité du retard ait été rejetée d’une côte à l’autre, le véritable obstacle s’est toujours appelé la France.
Aux intérêts défensifs s’ajoute l’enchevêtrement réglementaire qui caractérise l’Union européenne. Selon le mandat de négociation, l’accord avec le Mercosur devait être mixte : il comporterait un pilier commercial et un pilier politique. Le problème est que la politique commerciale est de la compétence exclusive de l’Union européenne, alors que les négociations politiques doivent être avalisées par chacun des États membres. C’est ainsi que la Direction générale du Commerce a négocié le premier pilier, tandis que le Service diplomatique européen a négocié le second. Ils n’ont jamais pu les rassembler en un seul corps, et c’est pourquoi ils répètent aujourd’hui les rites qui ont échoué il y a cinq ans. Il y a deux nouveautés : d’abord, que la France s’y oppose aujourd’hui expressément ; deuxièmement, la Commission a décidé de le contourner en séparant l’accord commercial du reste, en violation du mandat de négociation.
Le président français Emmanuel Macron n’abandonnera guère. Pour bloquer l’accord au Conseil européen, qui doit l’approuver, il faut qu’il rassemble au moins quatre pays représentant plus de 35 % de la population du bloc. Si l’Italie et la Pologne y adhèrent, l’accord tombera ; Dans le cas contraire, il tentera d’ajouter davantage de petits alliés.
Le récent bilan électoral de Macron est lamentable, mais dans l’UE, la France a toujours triomphé. Dans les années 1960, Charles De Gaulle s’est retiré du vote, laissant une chaise vide et obligeant les autres à respecter ses conditions ; En 2005, un référendum français a tué le projet de Constitution européenne ; et il y a quelques semaines, la France a réussi à faire approuver par le Conseil une augmentation des droits de douane sur les voitures chinoises, battant ainsi la position allemande.
L’avenir est ouvert mais, si le passé est une leçon, contre la France, il n’y a pas d’intégration européenne. Les steaks latino-américains peuvent-ils changer l’histoire ?
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