Énergie renouvelable à partir du charbon de bois : une réponse au défi

En République démocratique du Congo (RDC), le charbon de bois est une ressource vitale. Il est principalement utilisé par les ménages pour cuisiner et la demande augmente dans les centres urbains en raison de la croissance démographique et de la pression sur les moyens de subsistance.

Pourtant, la production de charbon de bois est un problème complexe en RDC. Elle est souvent associée à la dégradation des forêts et à la déforestation liées à l’agriculture itinérante, pratiquée par des millions de petits exploitants et d’agriculteurs à travers le pays.

Malgré cette centralité, l’utilisation des terres, l’agriculture, la production et le commerce du charbon de bois restent déconnectés des cadres juridiques nationaux promus par des ministères différents et souvent concurrents, et les liens entre eux sont sous-estimés dans les politiques de gestion des ressources. En fait, la plupart des opérations le long de la chaîne de valeur du charbon de bois restent informelles en raison du manque de textes juridiques cohérents et de leur mise en œuvre, et les efforts déployés jusqu’à présent pour promouvoir le secteur et le rendre plus formel et plus durable n’ont pas suffisamment pris en compte ces liens.

Le paysage de Yangambi, dans la province de Tshopo, au nord-est de la RDC, en est un parfait exemple. Couvrant 800 000 hectares de forêt tropicale et de zones rurales et urbaines, et largement connu pour sa biodiversité et ses écosystèmes – en particulier la réserve de biosphère de Yangambi, la plus grande du bassin du Congo –, ce paysage subit une énorme pression en raison de la demande croissante de charbon de bois, en particulier dans les centres urbains.

À Kisangani, capitale provinciale, par exemple, environ 81 % des ménages utilisent du charbon de bois pour cuisiner, ce qui se traduit par une demande de plus d’un million de mètres cubes de bois par an. Cette demande est ensuite retransmise aux zones rurales adjacentes, où les arbres restants perpétuent le cycle.

Cette situation a conduit à des formes extrêmes de dégradation des forêts, exerçant une pression supplémentaire sur les ressources forestières locales, mettant en péril la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés tributaires de la forêt. En outre, l’absence de pratiques d’approvisionnement durables et les pratiques traditionnelles de carbonisation inefficaces ont conduit à un gaspillage important de biomasse ligneuse, contribuant ainsi à une déforestation inutile et à des émissions de gaz à effet de serre.

2024-08-23 16:28:45
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