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Enquête inédite sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 6 à 11 ans

Enquête inédite sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 6 à 11 ans

Es-tu peur des orages ? Des chiens ? Es-tu peur qu’un accident arrive à tes parents ? Es-tu malade quand ils s’en vont ? Fais-tu du sport ? La semaine dernière, as-tu beaucoup ri ? Sur la tablette, l’enfant voit apparaître son avatar et choisit dans la gamme qui va de “jamais” à “toujours”. Des questions et affirmations pour évaluer son bien-être physique, émotionnel, son estime de soi mais aussi sa façon de se sentir en famille, à l’école, avec ses amis…

Enfin ! Enfin, le point de vue des petits est intégré et quantifié dans cette grande enquête sur le bien-être et la santé mentale des 6-11 ans, la première du genre dans l’Hexagone, menée par Santé publique France (SPF). Plus de 15 000 élèves scolarisés du CP au CM 2 dans 400 écoles ont été interrogés. Ainsi que leurs parents et leur enseignant. Le tout donne une “photographie” inédite de l’état psychique des plus jeunes d’entre nous.

Des chiffres qui interpellent

Enabee – c’est le nom de l’étude – nous apprend ainsi que 13% de ces écoliers présentent un trouble “probable” de santé mentale. Les épidémiologistes à la manœuvre tiennent à l’adjectif, car le questionnaire n’a pas valeur de diagnostic médical. Pour autant, “il s’agit d’un chiffre qui interpelle et nous montre que la santé mentale, partie intégrante de la santé, est l’affaire de tous”, commente Nolwenn Regnault, la responsable de l’unité petite enfance de Santé publique France. Et pour cause, “plus on mesure tôt, plus on agit tôt”, abonde Stéphanie Monnier-Besnard, la cheffe du projet Enabee.

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Des problématiques diverses, et par leurs formes et par leur sévérité. “On retrouve des phobies, des troubles de l’attention ou de l’opposition”, illustre l’épidémiologiste. Avec une différence assez appuyée selon le sexe de l’enfant. Les troubles dits émotionnels sont ainsi plus élevés chez les filles, alors que ceux du comportement se retrouvent majoritairement chez les garçons. “C’est quelque chose que l’on constate également sur le terrain, les petites filles manifestent plus de troubles intériorisés comme l’anxiété ou la déprime. Les garçons, des troubles extériorisés, hyperactivité, inattention…” renchérit le professeur Richard Delorme, chef de la pédopsychiatrie à l’hôpital parisien Robert-Debré, une référence en la matière, et coordinateur scientifique de l’enquête.

“Comme les ados et les adultes, les enfants ne sont pas épargnés par les difficultés émotionnelles, rappelle-t-il. Il faut les prendre en considération. On a trop tendance à penser que tout commence à 15 ans. Non, un petit pense et ressent à tout âge !”

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Covid, Ukraine, inflation

Avoir des données sur la santé mentale des bambins, il était temps. “La problématique n’est pas nouvelle, mais la crise du Covid a mis en exergue la nécessité d’avoir des indicateurs précis, qui ont vocation à perdurer dans le temps. Ça a remis le sujet sur le devant de la scène”, décrypte Stéphanie Monnier-Besnard. D’autant qu’à la pandémie a succédé la guerre en Ukraine, très anxiogène. “Et l’inflation ! On pourrait penser que c’est un truc d’adulte mais le sujet inquiète énormément les enfants”, assure de son côté le médecin, qui ne voit pas les consultations désemplir.

Selon une autre étude, publiée également ce mardi par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), un jeune sur six âgé de 3 à 17 ans a eu besoin de consulter pour motif psychologique entre mars 2020 (le début du premier confinement Covid) et juillet 2021. Chez les adolescentes, une “importante” progression du recours aux soins a été observée, “ce qui vient corroborer d’autres travaux alertant sur une progression des troubles anxio-dépressifs et des gestes suicidaires dans cette population”, prévient la Drees.

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“Mener l’enquête” auprès de son enfant

Maintenant le constat posé, que fait-on ? “Nos travaux pourront contribuer à l’élaboration de politiques publiques”, veut croire Nolwenn Regnault. En attendant, à nous adultes d’être au plus près des émotions des plus jeunes. “Il faut les interroger, mener sa petite enquête, incite Richard Delorme. On peut profiter d’un moment calme ou privilégié avec son enfant pour lui poser des questions sur l’école, ses activités extrascolaires, ses camarades de classe… Et s’attacher aux changements : dort-il ou mange-t-il moins bien ? Semble-t-il anxieux, plus dans la lune… ? Sans être dans la peur, il faut maintenir la vigilance.”

Et ne pas hésiter à prendre conseil si besoin : “Pas forcément tout de suite le pédopsy, rassure-t-il. Mais l’enseignant qui le côtoie toute la journée, les grands-parents ou autres qui le gardent, les amis qui le voient souvent. Recouper permet parfois de ne pas passer à côté d’un problème.”
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