Enquête sur les pratiques d’un centre de bio résonance à Antibes

Et si une machine, en utilisant des ondes électromagnétiques, pouvait prévenir cancers, autisme, traumatismes squelettiques ou encore élasticité de la peau?

Cela vous semble farfelu? C’est pourtant ce que promettait Sylvain S. depuis 2021, dans son centre Chronos Life System au 14 boulevard Dugommier, à Antibes.

Professeur d’arts martiaux mais surtout adepte de la “bio résonance”, il équipait ses clients d’un casque sur la tête pour “rééquilibrer leur corps en envoyant les bonnes fréquences de vibration.” Une pratique issue de la médecine quantique, nouvelle approche pseudo-médicale qui s’appuie sur la faculté de nos particules à s’autoréguler “en mobilisant son énergie.” Elle permettrait même “l’élimination des effets des vaccins”à en croire la description du centre de Sylvain S., sur Facebook, à l’époque de son ouverture. Sans réel fondement scientifique, elle est surtout dans le viseur de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes)…

Une enquête lancée en 2022

Saisi, le commissariat d’Antibes ouvre une enquête préliminaire en juin 2022. Dans le même temps, l’ARS reçoit un signalement de la part d’un médecin généraliste. Un de ses patients est client de Sylvain S.… qui lui aurait prédit, d’après le diagnostic de sa “technologie”un cancer à l’estomac dans les six mois à venir!

Le 27 septembre 2022, les policiers mènent une perquisition dans les locaux de Dugommier. Ils y découvrent près de 240 fiches clients, accompagnées de notes impressionnantes: “cœur enflammé”, “lésion hémorragique dans le cerveau”, “circulation du sang à faire”… Les policiers auraient même découvert que Sylvain S. prélevait des ongles et des cheveux pour traiter ses clients à distance. Prix de la séance: 75 euros, d’après les éléments de l’enquête.

Aucun diplôme médical

Interrogé, ce dernier aurait expliqué qu’il n’a aucun diplôme médical mais qu’il a été formé à la biorésonance auprès d’une société à Biot. Existe-t-il une preuve médicale du résultat positif de ses pratiques? “Non, je n’en ai pas”aurait-il confié durant son audition.

Dans le rapport de l’enquête porté à la connaissance de Nice-Matinl’ARS estime que “les allégations d’efficacité thérapeutique mises en œuvre par Sylvain S. sont de nature à détourner les patients des soins thérapeutiques préventifs éprouvés ou à les retarder, ce qui constitue un risque de perte de chance pour ces personnes.”

Aussi, “la proposition des vaccins quantiques pour éliminer les effets des vaccins est de nature à détourner le public de la vaccination, qui est un outil de santé public efficace.”

Le mercredi 24 janvier, sur instruction du parquet de Grasse, Sylvain S. est interpellé. Présenté au magistrat, il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer son activité jusqu’au 27 juin, date à laquelle il devra comparaître pour exercice illégal de la médecine.

Il risque deux ans d’emprisonnement et de 30.000€ d’amende.