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Entretenir l’espoir pour construire l’avenir

by Nouvelles

Vous rêvez d’un Noël blanc, comme le décrit la chanson White Christmas d’Irving Berlin ? Si tel est votre souhait, il est temps de faire face à la réalité : les hivers enneigés de votre enfance ne reviendront jamais.

Même si nous parvenons à éviter de peu un autre Noël vert, l’épaisse couche de neige qui recouvrait autrefois le Canada rétrécit décennie après décennie.

C’est dans ce contexte de plus en plus instable que l’année écoulée s’impose comme une période décisive de l’histoire environnementale. Les découvertes alarmantes des scientifiques sur l’état de notre planète rendent l’espoir difficile à maintenir.

Probablement la plus chaude jamais enregistrée, cette année a franchi pour la première fois le seuil dangereux de 1,5°C, une barrière essentielle pour limiter les futurs ravages du changement climatique. Presque tous les indicateurs climatiques sont désormais au rouge.

Pire encore, plus les températures augmentent et plus les Noëls verts arrivent, plus nous entretenons un sentiment d’impuissance qui nous conduit à l’inaction. Un véritable cercle vicieux.

Et pourtant, même si le changement climatique représente le plus grand défi auquel l’humanité ait jamais été confrontée, nous semblons incapables d’agir pour y faire face. D’ici 2024, la demande de charbon, l’énergie fossile la plus polluante, atteindra des niveaux records. Il devient désespérément difficile de trouver de bonnes nouvelles environnementales, surtout lorsqu’il s’agit de nos comportements individuels et du modèle économique dominant dans lequel nous vivons.

Le sentiment d’impuissance qui nous habite et la « fatigue climatique » dont souffrent de plus en plus d’individus alimentent également le populisme et la montée de la droite politique. Celui-ci exploite ces phénomènes pour restreindre, voire stopper complètement, tout progrès environnemental afin de préserver le statu quo.

Or, comme le décrit justement le dernier rapport choquant de l’ONU intitulé « Nexus », la crise écologique à laquelle est confrontée l’humanité se transforme en un enjeu économique et de santé publique majeur.

Ainsi, selon le rapport, sans une action urgente et concertée pour relever les défis mondiaux interdépendants tels que la perte de biodiversité, la pénurie d’eau, la sécurité alimentaire, la santé humaine et le changement climatique, nous ne parviendrons pas à un monde juste et durable où toutes les formes de vie peuvent prospérer. .

Mais l’espoir, érodé par chaque nouveau rapport et par la multiplication des mauvaises nouvelles environnementales, reste un élément essentiel pour relever les nombreux défis de notre époque.

C’est aussi ce que souligne le Baromètre Action Climat, réalisé au Québec. Selon lui, « l’un des antidotes à ces tendances inquiétantes consiste à insuffler une dose d’espoir lucide. Pour ce faire, nous devons rappeler qu’il existe des solutions pour éviter le pire scénario climatique, agir en fonction de la gravité de la situation et communiquer efficacement sur les bénéfices qui peuvent en être tirés. »

Cependant, il est nécessaire d’enseigner et de diffuser la bonne information à la population. Pour la première fois cette année, les chercheurs à l’origine du Baromètre ont évalué le niveau de connaissance du public. Au Québec, le taux de réussite moyen aux questions sur les « solutions collectives à la crise climatique » n’est que de 60 %.

Il est donc évident qu’une partie importante de la solution réside dans une meilleure éducation climatique et écologique de la population, permettant ainsi à chacun de porter un jugement éclairé sur les propositions des différents partis politiques.

C’est précisément dans ces moments critiques que l’espoir, loin d’être une illusion naïve, devient un puissant levier d’action collective. Alors que l’année 2024 touche à sa fin, transformons la « fatigue climatique » en une détermination renouvelée. Qu’il s’agisse de voter, d’investir, d’innover ou simplement de s’informer, chacun peut influencer le cours de l’histoire.

A nous de faire de l’année prochaine non pas la continuation des renoncements, mais le point de départ d’une nouvelle ère de responsabilité écologique et de solidarité planétaire.

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