“Ne pleure pas. Tu rends mon père heureux”, déclare la documentariste américaine Kirsten Johnson dans une interview inhabituelle sur la mort et sur la façon dont seules les relations humaines peuvent la surmonter.
Lorsque Kirsten apprend que son père a reçu un diagnostic de démence sénile, elle veut se préparer au pire. Elle se souvient encore très bien de la perte soudaine et inattendue de sa mère. Vous devez être préparé avec Papa Dick. Parfait pour le pire. C’est ainsi qu’est né le film Dick Johnson is Dead, dans lequel la documentariste répète avec son père toutes les voies de sa possible mort. Mais est-il possible de se préparer à une perte ?
« Lorsque nous perdons quelqu’un qui nous tient vraiment à cœur, nous sommes submergés par des émotions inattendues. Vous ressentez des choses auxquelles vous ne vous attendiez pas. Un chagrin qui semble surgir de nulle part”, explique la réalisatrice du film, Kirsten Johnson, dans une interview filmée devant le public lors du festival du documentaire d’octobre à Jihlava.
Johnson, qui avant de réaliser ses propres films travaillait principalement avec la caméra, remarque très vite ce qui se passe autour d’elle lors de l’interview. “Le chagrin se manifeste, par exemple, dans la façon dont vous vous frottez les doigts”, dit-il au modérateur. Au cours de son parcours, l’entretien commun s’est mué en une forme de thérapie collective combinée à une masterclass de réalisation cinématographique originale.
« Je vois que tu rougis. Bara ne veut pas que je me concentre sur elle”, explique Kirsten Johnson, qui s’est assise dans le public juste à côté d’un spectateur nerveusement recroquevillé. Kirsten montre au public comment travaillent les caméramans. Ils choisissent ce qui intéresse l’objectif, ils aussi observez les réactions difficiles à cacher des gens devant la caméra. Johnson établit un contact avec le public, qui est timide au début, mais finit par partager volontiers ses histoires – sur les bagues, sur la honte et sur sa propre expérience de la mort.
Écoutez une interview du festival documentaire de Jihlava, au cours de laquelle les frontières entre les répondants et les téléspectateurs se sont estompées et qui n’a pas seulement fait pleurer l’animateur.
NDLR : L’entretien audio est réalisé dans la version originale anglaise.
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