ENTRETIEN avec le Dr Tudor Mocan

Santé

Ces dernières années, on constate une augmentation significative du nombre de patients présentant des problèmes digestifs, qu’il s’agisse de troubles gastro-intestinaux, hépatiques, cholékystiques, pancréatiques, ou encore de reflux gastro-œsophagien.

Dr Tudor Mocan, spécialiste en gastro-entérologie, à la Clinique Anastasios de Cluj-Napoca

Le stress quotidien, le mode de vie et les choix alimentaires ne sont que quelques-uns des facteurs qui peuvent contribuer à ces complications. Comme toujours, la prévention joue un rôle extrêmement important dans le maintien de notre santé et lorsque nous identifions un problème, une consultation médicale spécialisée est indispensable.

Le Dr Tudor Mocan, expert dans le domaine de la gastro-entérologie, nous offre une perspective approfondie sur cette question, soulignant la nécessité d’une approche préventive et éclairée. Il est spécialiste en gastroentérologie à la Clinique Anastasios de Cluj-Napoca, docteur en médecine sur le thème : diagnostic, pronostic et traitement du cancer du foie.

Il exerce la médecine et la spécialité gastro-entérologie par désir d’aider les patients souffrant de maladies gastro-intestinales. Il a commencé à pratiquer l’endoscopie par désir de détecter précocement diverses affections gastro-intestinales qui, si elles ne sont pas détectées à temps, peuvent affecter profondément la qualité de vie ou la survie.

Il est diplômé de l’Université de médecine et de pharmacie « Iuliu Hațieganu » de Cluj Napoca, avec une formation dans les cliniques médicales et chirurgicales de Cluj.

Il est compétent en échographie interventionnelle et en endoscopie digestive, plus de 20 articles publiés par l’ISI, conférencier invité à de nombreux congrès nationaux de spécialités (par exemple Congrès national de gastroentérologie, Congrès national d’échographie), environ 1 500 patients traités dans la Clinique Médicale III de Cluj-Napoca, 350 patients traités ou étudiés en privé à Cluj-Napoca, 1500 endoscopies réalisées au cours des 2 dernières années, des centaines de biopsies hépatiques, drainages biliaires ou ablations hépatiques guidées par échographie.

Monsieur le Dr Tudor Mocan, quelles sont les affections gastro-intestinales les plus courantes que vous rencontrez dans le cadre de votre travail ?

Parmi les affections les plus courantes avec lesquelles les patients se présentent dans notre clinique figurent le syndrome de douleurs abdominales, le syndrome d’hépatocytolyse (« tests hépatiques modifiés »), les tumeurs hépatiques et les polypes du côlon.

Quels sont les signes et symptômes qui devraient inciter une personne à consulter un gastro-entérologue ?

Des douleurs abdominales (quelle que soit la localisation), des nausées avec ou sans vomissements, une perte de poids, une anémie, la présence de sang ou de mucus dans les selles, des flatulences abdominales (« ballonnements »), des douleurs ou des difficultés à avaler sont autant de signaux clairs que le patient a besoin d’un consultation spécialisée.

Comment se manifestent les affections gastro-intestinales et comment les diagnostiquer ? Quels tests ou procédures sont couramment utilisés ?

Pour chacune des affections gastro-intestinales, une consultation (c’est-à-dire un historique) et une échographie abdominale sont nécessaires. Autrefois, lorsque l’échographie abdominale n’était pas réalisée, l’examen objectif était réalisé. Maintenant, échographie abdominale non seulement elle remplace un examen objectif, mais elle nous aide également à décider si des investigations plus approfondies sont nécessaires ou non.

D’autres procédures pouvant être utilisées sont endoscopie digestive haute (gastroscopie)en cas d’anémie, de perte de poids, de douleurs abdominales, de vomissements, de douleurs ou de difficultés à avaler, endoscopie digestive inférieure (coloscopie)principalement dans le but de dépister chez les personnes de plus de 50 ans ou avant, en cas d’anémie, d’amaigrissement, de douleurs persistantes ou récurrentes dans le bas-ventre, de présence de sang ou de mucus dans les selles, Biopsie du foiechez ceux chez qui on a diagnostiqué une tumeur du foie ou chez les patients chez lesquels aucune cause ne peut être identifiée pour des modifications dans des tests hépatiques spécifiques, échographie avec produit de contrastepour établir, parfois avec une précision similaire en TDM ou en IRM, le caractère malin ou bénin d’une formation de la sphère abdominale.

Dr Tudor Mocan lors d’une procédure endoscopique

Les affections gastro-intestinales peuvent-elles être diagnostiquées et traitées de manière mini-invasive ?

La plupart des affections gastro-intestinales sont traitées de manière peu invasive. Par exemple, les polypes du côlon sont détectés et éliminés par coloscopie, ce qui permet de prévenir le cancer du côlon. Sous guidage échographique, les tumeurs malignes du foie peuvent être traitées de manière mini-invasive, grâce à une technique appelée ablation par micro-ondes ou radiofréquence, c’est-à-dire qu’une aiguille est insérée dans une tumeur hépatique sous contrôle échographique et que la formation correspondante est chauffée à des températures supérieures à 100 degrés C, et le chauffage détruit la tumeur cible.

Existe-t-il des liens entre les troubles gastro-intestinaux et d’autres problèmes de santé ?

Comme dans toute autre spécialité clinique, en gastro-entérologie il existe des liens avec d’autres spécialités. Le meilleur exemple est celui des maladies inflammatoires intestinales, qui touchent principalement le tube digestif mais peuvent également toucher de nombreux autres organes (articulations, yeux, peau, poumons…). Un autre exemple est l’entéropathie au gluten ou maladie cœliaque, qui peut également toucher de nombreux organes (ex. thyroïdite, diabète, etc.)

Quel est le lien entre l’alimentation et la santé gastro-intestinale ? Y a-t-il certains aliments à éviter pour prévenir les troubles gastro-intestinaux ?

En général, il est recommandé d’éviter la consommation d’alcool, pour prévenir, par exemple, une pancréatite aiguë ou une cirrhose du foie, et le tabagisme, pour prévenir pratiquement tout type de cancer de la sphère gastro-intestinale et au-delà. Enfin, il faut éviter la consommation de graisses, car elles augmentent le risque de développer certains cancers, et l’obésité elle-même est un facteur de risque de cirrhose du foie.

Quel est le lien entre le stress et les troubles gastro-intestinaux ?

Le stress est un déclencheur important de certaines affections gastro-intestinales. On dit que jusqu’à 50 % des syndromes dyspeptiques ou du syndrome du côlon irritable ou d’autres troubles fonctionnels sont causés par le stress quotidien.

Quels conseils donneriez-vous pour prévenir les affections gastro-intestinales et maintenir un système digestif sain ?

Premièrement, éviter l’alcool et le tabac. Manger de la viande avec modération et manger rarement du gras. Effort physique quotidien. Réaliser une échographie abdominale en cas de douleur, d’inconfort, de flatulences (ballonnements) ou d’autres symptômes de ceux que nous avons mentionnés précédemment. Passer une coloscopie à 45-50 ans, qu’on ait des symptômes ou non, passer une gastroscopie à 50 ans.

Ce qu’il faut retenir

Alors que l’incidence des problèmes gastro-intestinaux continue d’augmenter, il est essentiel de prêter attention à la manière dont le mode de vie, l’alimentation et les facteurs de stress affectent notre santé digestive.

Comme le souligne le Dr Tudor Mocan, la prévention et la sensibilisation sont la clé du maintien d’une vie saine. Surveiller les symptômes, passer des examens de routine et adopter un mode de vie équilibré peuvent faire la différence dans la lutte contre les maladies gastro-intestinales.

En veillant à prendre soin de nous et à orienter vers les bons spécialistes, nous pouvons contribuer à prévenir et à traiter correctement ces problèmes.

Beaucoup de santé !

Article soutenu par la Clinique Anastasios de Cluj-Napoca

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