Entretien avec les réalisateurs de Final Fantasy VII : entre tradition et révolution

Que faut-il garder de l’original, que faut-il réinventer complètement ? Naoki Hamaguchi et Yoshinori Kitase, les réalisateurs des deux versions du jeu, l’historique et la nouvelle, évoquent pour “Libé” leurs approches respectives et les choix qu’il a fallu faire.

Dans la arrière-salle d’un hôtel parisien battu par la pluie de novembre nous attendent deux générations de développeurs japonais. En blazer et chemise rayée, le producteur Yoshinori Kitase, qui approche la soixantaine. Calme et posé, il est devenu une des légendes de Square Enix en réalisant un des plus éclatants succès de la firme à la fin des années 90, alors qu’il effectuait ses premiers pas en solo au poste de réalisateur sur Final Fantasy VII. C’est lui qui a confié l’un des remakes les plus attendus du jeu vidéo au volubile quadra qui se tient à ses côtés. En baskets et sweat-shirt pétants, Naoki Hamaguchi ne semble pas angoissé par le destin du paquebot à plusieurs centaines de millions de dollars dont il a la charge. Très bien accueilli, le premier volet conforte le duo dans leurs choix. Quand le jeune plaide pour la tradition, l’autre encourage la révolution.

Pouvez-vous résumer Final Fantasy VII en un mot, une image incarnant ce qu’il fallait conserver de l’original au moment d’appréhender ce remake ?

Naoki Hamaguchi : Aux équipes, je décrivais FFVII comme une boîte à bento. Ce qui le distingue, c’est sa variété de personnages, de minijeux, de quêtes, cette multitude de strates et de petites histoires qui le font ressembler à un panier-repas composé de différentes saveurs. J’étais collégien quand l’orig