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Épidémie de pneumonies à Mycoplasma pneumoniae en France: point de situation et mesures à prendre

by Nouvelles
Épidémie de pneumonies à Mycoplasma pneumoniae en France: point de situation et mesures à prendre

La France fait face depuis début octobre 2023 à une épidémie de pneumonies à Mycoplasma pneumoniae d’intensité inhabituelle, avec une augmentation très marquée depuis début novembre. Est-ce grave ? Mycoplasma pneumoniae est une bactérie dite « atypique ». Après le pneumocoque, c’est le germe le plus fréquemment impliqué dans les pneumonies bactériennes aiguës, en particulier chez les enfants et les jeunes adultes. L’immense majorité des infections par cette bactérie (rhinopharyngite, trachéo-bronchite et bronchite aiguës) sont bénignes et guérissent spontanément, mais des complications de type exacerbation d’un asthme ou des manifestations rares notamment cutanées ou neurologiques, peuvent nécessiter une hospitalisation.

Quand y penser ? Une infection à Mycoplasma pneumoniae doit être envisagée face à :
– Une pneumopathie, notamment si celle-ci est associée à des douleurs musculaires ;
– Des signes évocateurs de bactérie atypique : début progressif, signes extra-respiratoires, état général conservé, opacité non systématisée ;
– Des lésions dermatologiques ;
– Une cytolyse hépatique ;
– La présence de cas groupés en collectivité.
Une radiographie thoracique peut orienter le diagnostic devant un aspect d’infiltrat pulmonaire interstitiel diffus bilatéral. Cependant, les anomalies radiologiques sont inconstantes, le scanner thoracique faible dose présente de meilleures performances dans cette indication. Les investigations complémentaires dépendent de la gravité de la pneumonie et ne doivent pas retarder la mise en route d’un traitement probabiliste. Si nécessaire, le diagnostic peut être confirmé en milieu hospitalier par PCR sur prélèvement respiratoire, pharyngé ou nasopharyngé et/ou par diagnostic sérologique. La prise en charge du test PCR par l’Assurance maladie n’est actuellement pas possible en ambulatoire.

Quel traitement ? Mycoplasma pneumoniae est une bactérie sans paroi, non sensible aux bêta-lactamines. Les macrolides sont donc l’antibiothérapie de 1ère intention. En revanche, en l’absence de signes d’emblée évocateurs de bactérie atypique : Il convient de rechercher une origine virale : grippale, liée au Covid-19 ou au virus respiratoire syncytial (VRS) ; Si l’infection semble bactérienne sans signe orientant vers Mycoplasma pneumoniae le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/acide clavulanique selon les recommandations habituelles. Une réévaluation clinique à 48-72 heures est alors impérative et le diagnostic de Mycoplasma pneumoniae doit être évoqué en cas d’échec, incitant à réaliser un changement d’antibiotique pour un macrolide après avoir réalisé une radiographie de thorax de contrôle pour éliminer un épanchement pleural et/ou une CRP (protéine C-réactive).

Comment l’éviter ? La recrudescence actuelle de cette bactérie fait suite à plus de 3 années à un niveau très bas de circulation. Ceci s’explique par le fait que Mycoplasma pneumoniae se transmet par les gouttelettes respiratoires lors de contacts rapprochés : les gestes barrières mis en place dans le cadre de la pandémie de Covid-19 sont donc également efficaces contre cette bactérie. L’incubation est de 1 à 3 semaines.
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2024-01-04 12:11:22

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