Escalade de la guerre entre Israël et Gaza : roquettes du Hamas, tirs du Hezbollah et bombardements sur Gaza

Escalade de la guerre entre Israël et Gaza : roquettes du Hamas, tirs du Hezbollah et bombardements sur Gaza

Deux sources conjointes sont à l’origine de cette attaque. Le quatrième jour de la guerre déclenchée par le Hamas, au pouvoir à Gaza, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste palestinien, ont annoncé avoir tiré des roquettes sur Haïfa, la grande ville côtière du nord d’Israël. Pendant que l’armée israélienne continuait de bombarder la bande de Gaza avec des missiles et des obus, le Hezbollah, mouvement chiite libanais, a également annoncé avoir tiré des missiles sur Israël, alimentant les craintes de l’État hébreu quant à l’émergence d’une guerre à plusieurs fronts. Il est difficile de dire, à l’heure de clôturer cette édition, s’il s’agissait de frappes limitées en provenance du Liban ou si le Hezbollah préparait lui aussi une offensive d’envergure.

La journée de mercredi a été marquée par une intensification des bombardements israéliens sur Gaza. Les frappes israéliennes menées dès mardi soir ont fait au moins 30 morts et touché des dizaines d’immeubles (450 cibles atteintes selon l’armée), ainsi que des usines, des mosquées, des magasins et plus de 1000 logements selon les Nations unies. Au matin, des femmes, portant leurs enfants dans les bras, fuyaient à travers les décombres des immeubles, dans les rues dévastées de Gaza. Un habitant du quartier de Karama à Gaza, au milieu des décombres, déclarait : “C’était comme une apocalypse ou un tremblement de terre. Cela vient de l’Amérique ou d’Israël, pourquoi ont-ils fait cela à des personnes innocentes ? [Les Israéliens] sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s’ils n’étaient pas des humains”. Les avions de combat ont également bombardé une université islamique liée au Hamas et quatre secouristes du Croissant-Rouge palestinien ont été tués dans les frappes, selon les autorités locales.

Israël avait annoncé la veille la mise en place d’un siège sur la bande de Gaza, coupant les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture du territoire où vivent plus de deux millions de personnes. L’ONU a affirmé que ce siège, où plus de 263 000 personnes ont déjà été déplacées par la guerre, était “interdit” par le droit international humanitaire. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qualifiant l’offensive massive du Hamas menée samedi à l’aube de “sauvagerie jamais vue depuis la Shoah”, a promis que son pays allait “vaincre avec de la force, énormément de force”. Par conséquent, la seule centrale électrique du territoire a été contrainte de s’arrêter faute de carburant, tandis que les hôpitaux, manquant de matériel, sont débordés par l’afflux de blessés. Les bilans ne cessent d’augmenter des deux côtés, avec 1 200 morts et plus de 2800 blessés côté israélien, et 1 055 morts et 5 100 blessés côté palestinien selon le ministère de la Santé de Gaza, sans compter les corps des 1 500 membres du Hamas retrouvés par les autorités israéliennes suite à l’attaque de samedi.

Critiqué pour la politique menée par son gouvernement, son manque de réactivité et son incapacité à anticiper une attaque d’une telle ampleur contre Israël, Benjamin Netanyahou est finalement parvenu à former un gouvernement d’urgence avec l’opposition pour la durée de la guerre. Ce cabinet de guerre, composé du Premier ministre, du président du Parti de l’unité nationale Benny Gantz et du ministre de la Défense Yoav Gallant, comprendra également cinq membres du parti de M. Gantz en tant que ministres sans portefeuille, ainsi qu’une place au cabinet de sécurité pour l’autre leader de l’opposition, Yaïr Lapid, ancien Premier ministre et chef du parti centriste Yesh Atid.

Cette union nationale s’étend également à la population. Plus de 300 000 soldats et réservistes ont été mobilisés dans tout le pays. Des dizaines de chars et de véhicules militaires ont été déployés dans la zone frontalière de Gaza en vue d’une offensive terrestre une fois terminées les phases intenses de bombardements.

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