l’essentiel Au mont Paranal, au nord du Chili, un projet industriel massif met en danger l’endroit le plus sombre de la planète, si cher aux astronomes, et qui abrite les plus grands observatoires astronomiques du monde.
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L’annonce de la société AES Andes intervient en décembre 2024 : un gigantesque projet de construction d’un grand site industriel baptisé INNA. D’un coût de plus de 10 milliards de dollars et couvrant 3 000 hectares de terrain avec l’installation d’un port, il vise à lancer une production massive d’hydrogène et d’ammoniac destinés à l’exportation. Mais ce qui inquiète encore plus les astronomes, c’est sa localisation : entre 5 et 12 kilomètres du ciel le plus pur du monde.
Une vue pas comme les autres
Ce n’est pas sans raison que ce lieu est plongé dans le noir. Le mont Paranal est situé au milieu du désert d’Atacama (l’un des plus chauds au monde), protégé par les immenses montagnes des Andes, surplombant les nuages à 2 600 m d’altitude. Mais surtout : à 120 kilomètres de la première ville. Des conditions idéales pour que les appareils d’observation astronomiques les plus sophistiqués, comme le Very Large Telescope (VLT) et l’Extremely Large Telescope (ELT), voient toujours plus grand.
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Et ça marche, puisque c’est grâce à ces machines d’une redoutable complexité que l’on a pu observer la première image d’une exoplanète en 2004. Le VLT a également reçu les honneurs de deux prix Nobel, en 2011 pour la découverte de l’accélération de l’orbite terrestre. l’expansion de l’univers, et pour les recherches menées sur les trous noirs supermassifs de notre Voie lactée en 2020.
Autant d’éléments qui font du Mont Paranal un lieu unique au monde, et protégé par de nombreuses restrictions pour limiter au maximum la pollution lumineuse. Il est donc difficile pour les scientifiques de comprendre un tel revirement.
Une perte d’horizons astronomique
Un projet comme INNA, actuellement en cours d’audit environnemental, va se multiplier selon les experts du La conversation pollution lumineuse par deux ou trois, faisant perdre au ciel chilien son statut de « ciel le plus pur du monde ». De nombreux objets célestes ne seraient également plus visibles depuis la surface terrestre, les galaxies par exemple.
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Cela mettrait finalement en péril de nombreux projets scientifiques prévus dans les années à venir dans ce domaine, comme les nouveaux télescopes, pour voir toujours plus loin et toujours plus fort. Les scientifiques du spatial appellent donc, dans la lignée de leur combat pour la décarbonation de la société, à la préservation de ce ciel étoilé unique au monde.
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