Est-ce que la justice détient le dernier pouvoir pour sauver le climat face au déferlement de plaintes ?

Tribune de Genève

Depuis des décennies, les scientifiques alertent sur les risques d’un changement climatique catastrophique pour notre planète et nos sociétés. Avec l’augmentation des températures, la montée des eaux et l’extinction de nombreuses espèces animales, le constat est clair : le réchauffement climatique représente l’un des plus grands défis de notre époque. Face à l’urgence de la situation, de nombreuses voix s’élèvent pour demander à la justice de prendre ses responsabilités. Dans cet article, nous allons nous pencher sur les plaintes à l’encontre des États et des entreprises responsables de la pollution, et nous nous demanderons si la justice peut vraiment sauver le climat.


De plus en plus de citoyens portent plainte contre les États et les entreprises pour inaction climatique, suscitant ainsi l’émergence d’une tendance à la judiciarisation de la question climatique. Cette tendance a gagné en ampleur depuis l’affaire Shell, un tournant décisif pour l’avocat Roger Cox, qui a réussi à faire plier le géant pétrolier.

L’avocat néerlandais Roger Cox est connu pour avoir dirigé une équipe d’avocats qui a porté plainte contre la compagnie pétrolière Royal Dutch Shell devant les tribunaux de La Haye pour son inaction climatique. Le jugement rendu le 26 mai 2021 a été historique, puisque la justice a ordonné à Shell de réduire ses émissions de CO₂ de 45% d’ici à 2030.

Depuis cette courbe d’évolution, des citoyens du monde entier ont saisi la justice pour mettre en cause des gouvernements et des entreprises qui n’en font pas assez pour lutter contre le défi climatique. En conséquence, un groupe de juristes, d’ONG et de militants écologistes a mis sur pied une alliance pour la défense du climat, qui vise à sensibiliser les tribunaux à la nécessité de prendre la question environnementale en compte dans leurs décisions.

Cette participation a conduit le festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) de Genève à inviter Roger Cox pour débattre si la justice est la dernière option pour sauver la planète. En réponse, il a expliqué que la judiciarisation de la question environnementale n’était pas une solution unique, mais qu’elle avait un rôle important à jouer pour pousser les États et les entreprises à agir.

Le fait de porter des affaires devant les tribunaux a une résonance particulière dans le domaine de l’environnement, car la question climatique est souvent considérée comme une question de délai. Les conséquences d’une inaction prolongée sont désastreuses, si bien qu’il est nécessaire d’agir vite. Si les autorités ne prennent pas les mesures nécessaires pour préserver l’environnement, la justice offre alors une alternative pour s’assurer que des mesures adéquates soient prises.

Cependant, le droit n’est pas le seul outil à notre disposition pour lutter contre le changement climatique. Roger Cox a souligné l’importance de la société civile pour pousser les gouvernements et les entreprises à agir en faveur de l’environnement. Les manifestations, les grèves et les boycotts peuvent également être des moyens de faire pression sur les décideurs et de promouvoir des choix de développement compatibles avec les exigences écologiques.

En fin de compte, l’avocat Roger Cox a déclaré qu’il était temps de reconnaître l’écologie comme un droit fondamental pour tous les êtres humains et les espèces de la planète, et de reconnaître la responsabilité des gouvernements et des entreprises de préserver cet équilibre écologique. La judiciarisation de la question climatique est essentielle pour faire progresser cette reconnaissance.

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