ÉTUDE. De nouvelles fonctions des ribosomes ont été découvertes. Quelles sont les implications pour le traitement du cancer ?

Les différents types de ribosomes sont fonctionnellement spécialisés, étant impliqués dans divers processus importants pour le développement de l’organisme, selon un étude publiée dans Developmental Cell. Dans une étape précédente, des types spécifiques de ribosomes ont été identifiés dans les cellules malignes, différents de ceux présents dans les cellules normales. Les nouveaux résultats indiquent que la variabilité structurelle ribosomale est associée à la diversité fonctionnelle, afin que chaque type de ribosome puisse produire des protéines spécifiques, impliquées dans différents processus cellulaires.

Comprendre les processus biologiques impliqués dans le développement et la survie de types de cellules spécifiques peut avoir des implications thérapeutiques à la fois en médecine régénérative et dans le traitement du cancer. Il est possible que les ribosomes spécifiques aux tumeurs synthétisent les protéines nécessaires pour assurer la croissance tumorale, les métastases et d’autres processus nécessaires à la survie et à la progression des néoplasies. Sur la base de la compréhension de la structure et de la fonction des ribosomes des cellules malignes, des molécules pourraient être développées qui s’y fixeraient spécifiquement et arrêteraient le développement du cancer..

Les ribosomes sont les organites responsables de la synthèse des protéines dans le cytoplasme cellulaire. L’information génétique nécessaire au développement et au fonctionnement de tout l’organisme est enregistrée au niveau des acides nucléiques, qui peuvent être de type ADN ou ARN. Les gènes de l’ADN humain ne sont pas directement traduits en protéines correspondantes, mais une molécule qui intervient dans ce processus, appelée ARN messager (ARNm), est impliquée. L’ARNm est reconnu par les ribosomes, qui utilisent les informations contenues dans cette molécule pour synthétiser la protéine codée.

Les ribosomes sont formés par l’association de molécules d’ARN, appelées ARN ribosomiques, avec une série de protéines spécifiques. Ces organites présentent cependant des différences structurelles. Par exemple, il existe de fréquentes variations dans la présence et la position de méthylation des molécules d’ARN ribosomal. Jusqu’à présent, on pensait que tous les ribosomes remplissaient la même fonction et pouvaient convertir n’importe quelle molécule d’ARNm en la séquence d’acides aminés correspondante.

La nouvelle étude a été menée sur des souris de laboratoire et des cellules souches humaines. En analysant le cerveau de souris de laboratoire, à partir du stade fœtal puis tout au long de la vie, il a été constaté que les ribosomes cérébraux changent au cours du développement, suggérant que les transformations subies par ces structures cellulaires sont essentielles à la croissance normale de l’organisme.

Des cellules souches ont été utilisées pour déterminer si des changements similaires se produisaient dans des cellules d’origine humaine. La différenciation des cellules souches en différents types cellulaires a été induite et les changements associés au développement ont été analysés, identifiant également les transformations au niveau ribosomal.

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