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Eux (Westminster) et nous (les Britanniques) | International

2024-07-05 01:45:41

Au Royaume-Uni, j’ai rencontré des gens qui ne se souviennent même pas de la dernière fois qu’ils ont voté. Pire encore, ils ne connaissent même pas le nom de leur premier ministre. Ils ne sont pas intéressés parce qu’ils ont décidé depuis longtemps de jeter l’éponge politique. Ils se sentent ignorés par leurs dirigeants et déçus par une classe politique qui, ces dernières années, n’a cessé d’enchaîner les scandales.

Les mensonges de la campagne du Brexit, porte de la fête, la danse sur chaise qui a impliqué une Première ministre qui a duré moins qu’il n’en faut pour dépérir – mais qui lui a donné le temps de ruiner l’économie du pays – et, ces dernières semaines, les politiciens qui ont parié sur le jour des élections parce qu’ils disposaient d’informations privilégiées ne sont que quelques-uns des absurdités qui ont ouvert une blessure très profonde dans le psychisme des gouvernés. Ils ont eu des conséquences néfastes sous la forme d’une perte de confiance dans les hommes politiques et les institutions. Et cette facture devra être payée par Keir Starmer.

L’impudence politique et les excès des dirigeants conservateurs Elles s’accompagnent également d’une détérioration évidente des conditions de vie de nombreux Britanniques, mais surtout de ceux qui ont le moins de ressources. L’austérité imposée par Cameron et Osborne à partir de 2010 a fait frissonner les services publics britanniques. Les écoles s’effondrent, les listes d’attente dans le système de santé public – considéré jusqu’il n’y a pas si longtemps comme le joyau de la couronne britannique – sont désormais interminables, les conseils municipaux, grands et petits, font faillite sans que personne ne fasse rien pour l’empêcher et dans de nombreuses petites et moyennes villes. Dans les grandes villes britanniques, la seule chose qui prospère vraiment, ce sont les banques alimentaires.

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C’est la réalité avec laquelle de nombreux Britanniques vivent au-delà de la frontière invisible qui sépare la capitale et le sud riche du pays du reste. Le résultat est que la confiance dans le gouvernement et les hommes politiques a chuté à des niveaux jamais vus au cours des 50 dernières années, selon l’enquête. Attitudes sociales britanniques publiées le mois dernier par le Centre National de Recherches Sociales et qui analyse la période parlementaire entre 2019 et 2024. 45% des personnes consultées ont déclaré qu’elles “presque jamais” ont confiance dans le fait que le Gouvernement, quelle que soit sa formation politique, va placer les intérêts de la nation devant ceux de son propre parti. Ce chiffre atteint 72 % parmi ceux qui connaissent des difficultés économiques. L’enquête révèle également que parmi ceux qui ont voté pour le Brexit, la confiance a augmenté après le référendum européen, pour ensuite retomber lorsqu’ils ont constaté que le nirvana qui leur était promis n’était pas arrivé. Ils se sentent trompés.

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Les jeunes apparaissent dans les études comme les porte-étendards de la légion des désenchantés. Le manque d’opportunités, les logements de plus en plus inabordables et maintenant aussi la guerre à Gaza et le manque de fermeté pour exiger un cessez-le-feu de la part de la grande majorité des politiciens britanniques, y compris Starmer, ont aliéné de nombreux jeunes.

Analyse récente Ils ont également corroboré la relation entre les inégalités croissantes et la méfiance à l’égard du système politique et des institutions. Dont un de L’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR) qui prévient que la participation électorale varie selon les quartiers. Autrement dit, ceux qui ont le plus votent plus et ceux qui en ont le moins votent moins, et ils n’attendent que peu ou rien d’un système politique qui, selon eux, leur a tourné le dos. Le bruit de sabre qui émane de Westminster est devenu pour eux une petite musique d’ambiance qu’ils n’entendent plus. Cela ne les intéresse pas.

Savoir ce qui se passe à l’extérieur, c’est comprendre ce qui va se passer à l’intérieur, ne rien manquer.

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La précarité financière du Royaume-Uni dont hérite Starmer, endetté et avec peu de marge budgétaire, signifie que le nouveau premier ministre n’aura pas les ressources nécessaires pour répondre, du moins pour le moment, aux besoins pressants d’une grande partie de la population. .

Dans ce fleuve de désaffection, le populisme pêche magistralement, capable de faire croire que tous les hommes politiques sont égaux, sauf eux. Les dirigeants populistes ont réussi à véhiculer une prétendue authenticité et sont capables de faire sentir aux électeurs qu’ils ne font qu’un. Peu importe qu’il soit un ultra-riche comme Donald Trump ou un ancien parlementaire européen comme Nigel Farage. Travaux. Et cela fait aussi partie de l’héritage empoisonné que reçoit Starmer, à la tête d’un gouvernement de gauche et avec une opposition conservatrice autodestructrice, qui ouvre un vide large et précieux à droite du spectre politique à la merci du populisme. .

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La désaffection politique des citoyens est l’un des grands défis auxquels Starmer devra faire face à partir d’aujourd’hui. Il doit retrouver la crédibilité de la classe politique et conquérir les cœurs incrédules et désenchantés. Son style sobre et son parcours professionnel respecté peuvent vous aider. Les signaux qu’il a émis jusqu’à présent laissent entrevoir un changement de culture politique dans lequel les intérêts personnels des hommes politiques qui organisent des fêtes alcoolisées en pleine pandémie n’auront plus de place. La vérité est que cela part d’un niveau si bas que cela peut être plus facile qu’il n’y paraît.

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