Eva Szepesi s’exprime à l’occasion de la Journée de commémoration de l’Holocauste à la BCE

Eva Szepesi est l’une des dernières survivantes de l’Holocauste à pouvoir encore raconter ses souffrances. Le jour de la libération d’Auschwitz, elle a commémoré les crimes incommensurables du national-socialisme dans les sous-sols de la Banque centrale européenne.

EUne rampe mène au ventre de la Banque centrale européenne (BCE) et donc au chapitre le plus sombre de l’histoire allemande. Les deux tours de verre dans lesquelles se déroule la politique monétaire européenne sont issues des vestiges classés de l’ancienne halle du marché de gros, conçus par l’architecte Martin Elsaesser et intégrés dans le nouveau bâtiment. Et entre 1941 et 1945, environ 11 000 Juifs de Francfort furent rassemblés dans leurs sous-sols par les nationaux-socialistes, torturés, humiliés et finalement déportés dans des camps de concentration. Seuls 179 ont survécu à la terreur.

Le marché se poursuivait à l’étage : tandis que les Juifs devaient se déshabiller dans la cave, étaient battus et devaient endurer de nombreuses heures entre les pierres grises sans toilettes, pour ensuite rouler vers un sort incertain dans des wagons à bestiaux surpeuplés, les habitants de Francfort marchandaient à l’étage. au meilleur prix une pomme ou quelques pommes de terre. « Ressentez-vous la honte ? Ressentez-vous la peur ? » demande Eva Szepesi. Sa voix résonne dans le sous-sol. Devant elle se trouvent le maire Mike Josef (SPD), les membres du conseil d’administration de la communauté juive et le rabbin Avichai Apel, Mirjam Wenzel, la directrice du Musée juif, ainsi que plusieurs employés de la BCE, notamment la présidente Christine Lagarde.