Le cas de Paul Whelan, un ancien marine américain arrêté en Russie en décembre 2018 et inculpé d’espionnage, continue de faire des vagues dans les relations entre les deux pays. Alors que la Russie semble vouloir maintenir une pression judiciaire sur l’accusé, le journal pour lequel il aurait travaillé rejette les accusations portées contre lui. Dans un contexte de tensions diplomatiques, cet article revient sur les détails de cette affaire, ainsi que sur les enjeux politiques et géostratégiques qui y sont liés.
Le journaliste américain Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal, a été inculpé vendredi par les autorités russes pour « espionnage » en faveur de son pays. Cette accusation a été niée avec force par l’intéressé et son employeur. Les autorités russes ont arrêté le reporter la semaine dernière lors d’un reportage à Ekaterinbourg, dans l’Oural, l’accusant notamment de collecter des informations sur l’industrie russe de défense. Selon Interfax, le journaliste est inculpé sur la base de l’article 276 du code pénal russe, risquant jusqu’à 20 ans de prison. L’inculpation ouvre la voie à un procès dont la date n’a pas encore été annoncée. L’affaire a suscité une réaction des autorités américaines, Joe Biden et son secrétaire d’État Antony Blinken en tête, qui ont appelé le Kremlin à libérer le journaliste. Toutefois, Moscou a déclaré que les pressions exercées par les États-Unis étaient « inutiles ».
Cette arrestation intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l’offensive contre l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington. Washington a plusieurs fois accusé Moscou d’arrêter arbitrairement des Américains pour s’en servir comme monnaie d’échange et récupérer des Russes détenus aux États-Unis. Dans l’éditorial de la semaine dernière, le Wall Street Journal a estimé qu’expulser l’ambassadeur russe des États-Unis, ainsi que les journalistes russes travaillant là-bas, serait la moindre des choses pour protester contre l’arrestation.
