(Laconia) Alors qu’il ne reste plus qu’un an avant le début des primaires pour l’élection présidentielle de novembre 2024, Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, parcourt le pays pour tenter de rattraper l’avance écrasante de Donald Trump dans les sondages, tout comme d’autres candidats républicains.
Publié à 0h33
Alors que l’inculpation récente – historique – de l’ancien président américain, empêtré dans des affaires judiciaires, ouvre la porte à des candidats qui prôneront des positions plus modérées et prévisibles que celles de Donald Trump, âgé de 76 ans, Nikki Haley, 51 ans, fille d’immigrants indiens et ancienne gouverneure de Caroline du Sud, a tenu sa troisième réunion publique en trois jours, à Laconia, petite ville du New Hampshire peuplée d’environ 16 000 habitants.
Devant environ 150 personnes, Haley s’est voulue motivante, arborant un sweat-shirt “Celle qui ose gagner”. « On m’a toujours sous-estimée, dans tout ce que j’ai entrepris. Et c’est une bénédiction parce que cela me rend combative et cela fait de moi une bosseuse », a-t-elle déclaré.
Cependant, tout comme la plupart des candidats républicains, dont Tim Scott, Asa Hutchinson, Vivek Ramaswamy et Perry Johnson, Haley ne réussit pas à s’imposer dans les sondages, créditée de 1 % à 5 % selon les enquêtes. « Ses partisans, tout comme ceux d’autres candidats républicains, voient les choses à travers des lunettes roses », estime Sandra LaRose, une employée de bureau rencontrée dans une cafétéria de Manchester (New Hampshire), ajoutant qu’en réalité, Haley a-t-elle vraiment ce qu’il faut pour diriger le pays ?
À l’heure actuelle, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, âgé de 44 ans, est le mieux placé pour défier Donald Trump dans la course à l’investiture du “Grand Old Party”. S’il n’est pas officiellement candidat à la Maison-Blanche, cette figure de la droite dure parvient à exister dans le débat public, grâce à sa lutte contre le “wokisme” – la “bien-pensance” honnie par les conservateurs – ou encore grâce à son bras de fer avec le géant du divertissement Disney.
Cependant, Trump distance largement ses concurrents dans les sondages (de 20 à 46 % de buts de pourcentage), à tel point que lors d’un rassemblement récent au New Hampshire, il s’est demandé s’il valait vraiment la peine de débattre avec eux. « Pourquoi est-ce qu’on ferait ça ? », a-t-il plaisanté.
« Pas assez coriace » ?
Si tous les candidats républicains affirment vouloir aller jusqu’au bout, certains électeurs, comme Sara Mack, âgée de 75 ans, pensent qu’ils se présentent avant tout pour le poste de vice-président. Leur seul avantage par rapport à Trump est d’être un peu moins chaotiques, explique Sara Mack, rencontrée par l’AFP lors de la réunion publique de Trump. Tout en reconnaissant les compétences de Nikki Haley en matière de relations internationales, elle estime que celle-ci « n’est pas assez coriace pour se rendre en Iran, en Corée du Nord, en Chine » ni pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine. « Trump l’est. »
Haley, qui est pour elle la représentante d’une « nouvelle génération » de dirigeants, assure aux habitants de Laconia que les États-Unis étaient « respectés » à l’ONU lorsqu’elle y représentait le pays.
Erica, une militaire de 27 ans, s’est affichée avec un t-shirt de campagne de Nikki Haley et croit en ses chances de victoire. Pour elle, il existe « de meilleures alternatives » que Trump et il « n’est pas impossible » de le battre. En revanche, Brendan Florio, un vendeur de voitures de Laconia, estime que « ce sera difficile pour quiconque de se mettre sur la route de Trump ». « Et c’est probablement une raison pour laquelle DeSantis hésite à se lancer dans la campagne. Pourquoi le ferait-il s’il n’avait aucune chance ? »
