Un rapport récent de la Banque Mondiale analyze comment les déplacements forcés au Venezuela ont contribué à la consolidation du régime de Nicolás Maduro et au renforcement du crime organisé.
Publié en janvier 2025, ce rapport examine les liens entre l’émigration massive et la consolidation du régime autocratique vénézuélien. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 7,7 millions de personnes ont quitté le venezuela depuis 2014, provoquant un exode sans précédent. Les auteurs qualifient cette migration de « déplacement forcé », car les individus n’ont pas la possibilité de rester et de mener une vie digne.
« À moyen terme, les déplacements forcés contribuent au maintien de ces dirigeants en affaiblissant l’opposition politique et en favorisant la prolifération du crime organisé et des activités économiques illégales. Ces deux effets réduisent encore la pression en faveur d’un changement économique et social. »
Voici une analyse de deux des principaux résultats du rapport.
### Renforcement des groupes criminels hybrides et affaiblissement de l’opposition politique
Le rapport souligne que l’une des conséquences les plus frappantes de l’émigration est l’augmentation du crime organisé et de la présence de groupes criminels dans les communautés vénézuéliennes les plus touchées.
L’émigration massive a permis aux groupes criminels de prendre le contrôle de ces zones et d’étendre leurs activités illégales. Ils ont profité du manque de contrôle citoyen, ce qui leur a permis d’opérer en toute impunité, sans que personne ne puisse dénoncer leurs actions.
Certains de ces groupes appartiennent à ce qui est décrit comme un « État hybride », où des éléments de l’État fusionnent avec le monde criminel. Cela inclut les groupes armés civils du gouvernement, connus sous le nom de Cuadrillas de Paz (CUPAZ), ainsi que le groupe de guérilla colombien ELN (Ejército de Liberación Nacional), qui opère désormais également au Venezuela. Ces deux groupes ont joué un rôle clé dans la consolidation du régime de Nicolás Maduro, agissant au service de l’État, contribuant au maintien du contrôle politique et territorial, et ayant accès à des branches économiques criminelles.L’une des conséquences les plus alarmantes de cette nouvelle réalité est la diminution de l’opposition politique au régime et la réduction de la participation citoyenne à la politique locale, car l’une des tâches de ces acteurs criminels est d’attaquer les dissidents et d’empêcher les manifestations.
Bien que les conclusions du rapport soulignent que les groupes criminels ont gagné en puissance dans les communautés les plus touchées par l’émigration, en particulier dans les zones frontalières, l’émigration massive a entraîné une baisse du taux de criminalité dans certaines régions du Venezuela, principalement dans le center du pays. Cette diminution est due en grande partie au départ de certains éléments criminels, mais aussi au contrôle territorial et criminel accru que certains groupes armés ont atteint, car leurs liens avec le régime les incitent à réprimer les activités criminelles mineures afin de projeter une image de sécurité.
### L’exode favorise la traite des êtres humains et le trafic de migrants et de drogues
Une autre conclusion du rapport est que la migration des Vénézuéliens a favorisé l’essor d’activités illégales telles que la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Ces activités criminelles sont menées à la fois par des réseaux dans les pays de destination et par des groupes d’origine vénézuélienne.
Les réseaux criminels vénézuéliens se sont spécialisés dans la traite des êtres humains et le trafic de migrants, s’implantant dans les pays d’accueil des migrants, ce qui a renforcé leurs activités.Profitant de la migration irrégulière massive, ces groupes impliqués dans la traite des êtres humains trompent et manipulent les personnes vulnérables, en particulier les jeunes femmes, en leur promettant une vie meilleure, afin de les recruter et de les forcer finalement à se prostituer.
un acteur criminel critically important dans ce domaine est le groupe vénézuélien Tren de Aragua, qui a réalisé des profits considérables grâce au trafic de migrants, à la traite des êtres humains et à l’exploitation sexuelle dans des pays d’Amérique du sud tels que le Chili, le Pérou et la Colombie.
De plus, il existe d’autres réseaux criminels opérant dans les États vénézuéliens proches des frontières, tels que Falcón, Sucre et Delta Amacuro, qui se consacrent au transfert de leurs victimes vers des îles des Caraïbes telles que Trinité-et-Tobago et les Antilles néerlandaises.
Analyze du rapport de la Banque Mondiale sur le Venezuela : Déplacements forcés, consolidation du régime et crime organisé
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Ce document est une analyse du rapport de la banque Mondiale publié en janvier 2025, qui examine comment les déplacements forcés au Venezuela ont contribué à la consolidation du régime de Nicolás Maduro et au renforcement du crime organisé.
Plus de 7,7 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2014, un exode sans précédent qualifié de « déplacement forcé ».
Renforcement des groupes criminels hybrides et affaiblissement de l’opposition
Le rapport souligne que l’émigration massive a favorisé l’augmentation du crime organisé et la présence de groupes criminels dans les communautés les plus touchées. Ces groupes, parfois qualifiés d’« État hybride » (incluant des groupes armés civils pro-gouvernement, et la guérilla colombienne ELN), ont profité du manque de contrôle citoyen pour étendre leurs activités illégales et consolider le contrôle politique et territorial. Cependant, l’émigration a entraîné une baisse de la criminalité dans certaines régions du centre du pays.
L’exode et la prolifération de la traite des êtres humains et du trafic
Le rapport met également en évidence que l’émigration des Vénézuéliens a favorisé la traite des êtres humains et le trafic de migrants, orchestrés par des réseaux criminels vénézuéliens, notamment le groupe Tren de Aragua. Ces réseaux opèrent dans les pays de destination, profitant de la vulnérabilité des migrants, et se spécialisent dans l’exploitation sexuelle et le trafic de migrants. D’autres réseaux opèrent, notamment, dans les états proches des frontières pour transporter les victimes vers les iles caribéennes.
Tableau récapitulatif des impacts de l’émigration vénézuélienne
| Conséquences de l’émigration | Impacts |
|—|—|
| Renforcement du crime organisé | Augmentation de la présence de groupes criminels, prise de contrôle de certaines zones, consolidation du régime. |
| Faiblesse de l’opposition politique | Diminution de la participation citoyenne et attaques contre les dissidents. |
| Prolifération de la traite et du trafic | Exploitation des migrants, recrutement de femmes vulnérables, développement de réseaux criminels transnationaux (Tren de Aragua). |
| Diminution de la criminalité dans certaines zones | Dans certaines régions du centre du pays, principalement en raison du départ d’éléments criminels. |
FAQ sur l’impact de l’émigration vénézuélienne
Qu’est-ce qui a causé l’émigration massive du Venezuela ?
Le rapport qualifie cette migration de “déplacement forcé” car les individus n’ont pas la possibilité de rester et de mener une vie digne.
Comment l’émigration a-t-elle affecté le crime organisé ?
Elle a permis aux groupes criminels d’étendre leurs activités et de contrôler certaines zones, en profitant du manque de contrôle citoyen.
Quel rôle joue le groupe Tren de Aragua ?
Il s’agit d’un groupe criminel vénézuélien impliqué dans le trafic de migrants, la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle.
L’émigration a-t-elle eu un impact positif ?
Dans certaines régions du centre du pays, l’émigration a entraîné une baisse du taux de criminalité.