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Exploitation des travailleurs chinois dans l’industrie électronique : les enseignes suisses pointées du doigt

Exploitation des travailleurs chinois dans l’industrie électronique : les enseignes suisses pointées du doigt

La vente d’appareils électroniques explose en fin d’année. Or, ceux qui les produisent travaillent souvent jusqu’à épuisement et pour un salaire de misère, rappelle Solidar Suisse. L’ONG reproche aux enseignes suisses qui les vendent leur inaction face à ce problème.

Un ménage helvétique dépense près de 1100 francs par an en appareils électroniques, indique Solidar Suisse dans un rapport publié vendredi.

À la sortie de nouveaux appareils et à l’approche d’événements commerciaux mondiaux, les commandes dans les méga-usines connaissent de véritables pics. Selon une enquête menée par China Labor Watch à la demande de Solidar Suisse dans les usines chinoises qui produisent pour des marques connues comme Apple, Lenovo, HP et consorts, les abus y restent monnaie courante.

Peu de progrès. Heures supplémentaires excessives, salaires misérables etc sont bien connus mais peu de choses ont changé à ce jour, constate le rapport. La nouveauté est que les usines engagent désormais la majorité du personnel sur une base temporaire.

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Concrètement, la main-d’oeuvre est attirée avec des primes élevées pour un temps de travail exorbitant, avant d’être congédiée dès que les commandes des marques reculent.

Les salaires versés dans les usines sont si bas que le personnel ne peut pas en vivre sans faire des heures supplémentaires démesurées, poursuit le rapport. Il est habituel de travailler au moins 250 heures par mois et entre 11 et 14 heures par jour, souvent sans un seul jour de repos.

Insultes, affronts et punitions par les responsables hiérarchiques sont monnaie courante. Enfin, le harcèlement sexuel est largement répandu et reste généralement impuni.

Face à cette réalité, Solidar Suisse a voulu en savoir plus sur le degré de responsabilité et de transparence “des plus célèbres” détaillants suisses.

“Force est de conclure que le chemin est encore long”, écrit l’ONG: des enseignes comme Digitec Galaxus, Interdiscount ou Brack ne placent ainsi “pas suffisamment les entreprises qui les fournissent et les marques d’électronique devant leurs responsabilités de façon à combattre (…) les violations de droits humains”.

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Souvent, des directives existent, relève le rapport. Mais les outils utilisés par les détaillants ne permettent pas d’identifier les abus au sein des chaînes d’approvisionnement. Les entreprises exigent par ailleurs trop peu de transparence de la part des marques et ne livrent elles-mêmes pratiquement aucune information sur le lieu et les conditions de fabrication de leurs produits.

Pour Solidar Suisse, “une transformation radicale s’impose”. Concrètement, les enseignes suisses doivent notamment exiger des marques d’électronique plus de transparence et en faire un critère clé de l’admission de produits dans leur offre.

Elles doivent également exiger des marques et de leurs fournisseurs le strict respect des droits du travail et des droits humains, et contrôler “rigoureusement” le respect des directives.

Enfin, les enseignes doivent publier leurs propres directives et les résultats du contrôle, et les rendre aisément accessibles aux consommateurs.

ats/juma
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