Exposition “Bébé en tête”: briser les tabous de la période périnatale

Exposition “Bébé en tête”: briser les tabous de la période périnatale

Exposition : Briser les tabous de la période périnatale
Le musée de la main du CHUV présente l’exposition “Bébé en tête”, qui vise à briser les préjugés et à ouvrir le dialogue autour de la périnatalité. Le Matin.ch s’est rendu à la conférence de presse.

Publié le 2 novembre 2023, à 15h53

Mise en scène et vues d’exposition de l’exposition “Bébé en Tête” au Musée de la main. Vernissage le jeudi 2 novembre 2023.

La période périnatale est remplie d’idées préconçues et de préjugés. L’imaginaire collectif renvoie parfois une idéalisation romantique de cette période dans la vie d’une femme, d’un couple, d’une famille. Pourtant, la réalité est bien plus complexe, car de nombreux aspects doivent être considérés pour définir cette période périnatale.

Le groupe de recherche périnatale du CHUV a travaillé pendant deux ans pour réaliser l’exposition “Bébé en tête”. Durant ces deux années, l’équipe a étudié, analysé et discuté autour de cette thématique.

Le premier objectif était de créer un dialogue entre les chercheurs et le public afin d’accroître la compréhension et de briser le silence entourant la périnatalité. Avec ce travail, le groupe de recherche souhaite également améliorer la prise en charge des personnes qui vivent l’arrivée d’un bébé.

L’équipe a conçu une exposition ludique, interactive et immersive avec l’aide de l’agence Wapico. “Nous voulons créer une expérience qui permette de ressentir ce que vivent les personnes concernées, afin d’augmenter l’impact du message et de susciter une prise de conscience”, explique Antje Horch, directrice du projet “Bébé en tête”.

De la conception à l’arrivée
La naissance d’un enfant est un parcours unique pour chaque individu. De l’envie d’avoir un enfant, au projet de concevoir, jusqu’à devenir parent, le chemin peut être long et parfois traumatisant.

L’exposition “Bébé en tête” souhaite montrer tous les aspects de la réalité de la conception à l’arrivée de l’enfant. “C’est une exposition extraordinaire. C’est un projet courageux d’oser parler de ces tabous. Le fait d’en parler les légitime et suscite une prise de conscience collective”, explique Julie Bourdin, sage-femme cheffe en salle d’accouchement, qui a participé au projet.

À travers des études scientifiques et des témoignages, le spectateur plonge dans des expériences de vie qui démontrent qu’il n’y a pas de schémas prédéfinis. “Les histoires et témoignages que l’on découvre à travers l’exposition permettent de comprendre la diversité des expériences. Ces conversations honnêtes ouvrent le dialogue et peuvent inspirer d’autres personnes à parler et à chercher du soutien”, défend David Baud, chef du service d’obstétrique du CHUV, qui a participé au projet.

L’objectif de cette exposition est d’ouvrir le dialogue et d’apporter du soutien à ceux qui en ont besoin, car les pères et les mères vivent tous des épreuves différentes. “Je suis ravie que cette exposition puisse peut-être nous faire prendre conscience de la réalité et briser l’imaginaire collectif”, ajoute Cristina Guillet, coordinatrice générale de l’association “Né trop tôt”, partenaire du projet, et maman témoin pour l’exposition. “La réalité n’est pas celle que l’on voit sur les réseaux sociaux ou dans les publicités. Une mère ou un père ne sont pas toujours heureux, il y a des moments très difficiles ainsi que des moments de bonheur. C’est la dualité de la parentalité”.

Cinq étapes, mille vécus différents
Coralie Peguet, coordinatrice générale et rédactrice scientifique, a travaillé pendant ces deux ans sur les études menées au sein du groupe de recherche périnatale, ainsi que sur la conception de l’exposition. Elle était notre guide lors de la conférence de presse.

Ce que nous avons aimé dès le départ, ce sont les éléments interactifs tout au long de l’exposition. “Tous les témoignages peuvent être écoutés en français et en allemand, mais les visiteurs peuvent également nous demander les témoignages par écrit”, précise Coralie Peguet.

Nous découvrons cinq chapitres, cinq étapes que toutes les personnes qui attendent un bébé vont vivre. À chaque chapitre, l’objectif est de changer la vision ancrée dans la société dans laquelle nous vivons.

Dans l’image ci-dessus, le lit est feuilleté comme un livre, révélant ainsi les différents modèles familiaux de notre époque (hétérosexuels, homosexuels, monoparentaux). La roue de la fortune met en scène les chemins imprévisibles de ceux qui désirent avoir un enfant.

Le but est d’ouvrir le dialogue sur le désir d’avoir un enfant ou non, mais aussi de parler de l’infertilité qui touche 10% des couples, ainsi que les femmes et les hommes.

Le Tetris pour soigner les traumatismes
Les tabous les plus difficiles à briser et que l’équipe du projet “Bébé en tête” espère casser avec l’exposition sont le deuil périnatal, la dépression post-partum et le trouble du stress post-traumatique lié à l’accouchement (TSPT-A). Nous n’allons pas tout révéler, mais nous avons retenu quelques chiffres importants.

Une grossesse sur cinq se termine prématurément.
15% des mères et 10% des pères souffrent de dépression post-partum.
12% des femmes développent des symptômes de TSPT-A après l’accouchement, et au moins 1,3% des pères sont affectés.

Un groupe de recherche a également trouvé une façon de traiter le traumatisme post-accouchement : le Tetris. En effet, il semblerait que jouer au Tetris après l’accouchement réduise considérablement l’impact traumatique sur la mère. 45% des femmes qui y ont joué ont moins de troubles ou de pensées intrusives que celles qui n’y ont pas joué.

Des rencontres pour favoriser la parole
En plus de l’exposition, l’équipe de “Bébé en tête” organise des ateliers, des débats, des groupes de parole (entre parents, grands-parents, etc.) pour favoriser les échanges et libérer la parole. “Cela permet de créer un lien entre l’équipe médicale, les associations et toutes les personnes pouvant apporter du soutien. Le corps médical fournira des soins, tandis qu’une association et une personne formée prendront soin des parents en difficulté. C’est une synergie importante pour le bien-être des parents et de la famille”, explique Cristina Guillet.

Toutes les informations sur les différentes activités sont disponibles sur le site de “Bébé en tête” : [lien vers le site].

L’exposition “Bébé en tête” se déroule du 3 novembre 2023 au 24 mars 2024, au Musée de la main du CHUV. L’entrée est gratuite.

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2023-11-02 17:53:24

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