Ornement infini – ornement infini – est l’exposition individuelle de Javier Léon Pérez qui a été inauguré dans la galerie Lee Bauwens Bruxelles, et se visite jusqu’au 29 avril 2023.
La structure de l’univers influence notre façon de philosopher et de ressentir l’univers.
Jean Barrow
L’univers comme œuvre d’art
L’artiste sévillan formé à l’Université Complutense de Madrid et à l’École des Beaux-Arts de Paris, est mondialement connu pour ses travaux avec papier japonais, washi, où il construit des espaces tridimensionnels liés à la répétition et aux rythmes de la nature intimement liés à la méditation et à l’équilibre personnel. Un travail systématique en découpant chaque pièce à la main et en la collant sur la toile pour modéliser cet univers dans les plis, les textures et les changements de couleurs tout au long des structures générées.
dans sa série Épanouissementil washiauquel plusieurs couches de vernis ont été ajoutées, repose sur une structure en bois érigeant installations sculpturales suspendues où fusionner la texture du papier, la lumière, l’espace et le mouvement. Comme cela se produit dans la nature lorsque l’on observe la croissance des algues en pleine mer, un transit vaporeux est généré, permettant à la lumière de traverser certains points de sa charpente pour ressentir les battements cardiaques de ce pulsar organique.
« (…) déjà au cours des dix dernières années, les propositions de Javier León ont évolué vers des volumes et des rythmes intérieurs, devenant plus protagonistes dans ses compositions plus ou moins complexes. Généralement orientées, selon les cas, vers des architectures formelles ou organiques à grand pouvoir d’évocation. Dans ses derniers opus, l’artiste entame une sorte de redirection et d’exploration d’autres manières de combiner les échelles, les énergies et les tensions psychologiques. Ses compositions sont devenues plus complètes, étirées et voluptueuses, avec un lien plus direct et éloquent avec le spectateur. La couleur apparaît imprégnant les volumes articulés, conséquence de la mise en évidence des lignes formelles de croissance, mais qui éveille également la mémoire, évoque et donne un sens à ces constructions particulières ; allant du particulier et du fragmentaire au général, du sédimentaire au biomorphique, de l’articulé au centripète. En effet, ses nouvelles propositions ont été, disons, se configurant et grandissant, se dilatant, dans de nouvelles “nébuleuses, vortex et constellations”. D’autres fois, il s’agit de remplir un espace avec une certaine valeur interne, d’entrer dans ce qui est déjà un magma monochrome ou d’agir comme une «mer de pétales» à partir d’une structure trouvée. Qui se déroule alors dans l’espace, inondant tout dans un élan créatif pour englober l’espace. De préférence, l’artiste s’attache proprement à donner un chemin imprévu aux énergies de la cible elle-même, emportée par une sorte de « métamorphose de l’éthéré ». En termes de succès et de résultats, ceux-ci nous renvoient curieusement à certaines annotations et dessins rêveurs dus à Léonard lui-même. Avec lequel Javier León semble s’identifier à sa propre méthode d’observation et de procédé, en extrayant des structures à partir de données extraites de la connaissance du réel, comme lorsque Léonard transcrit ses dessins imaginaires sur le Déluge. Une série d’exercices où, interrogeant l’échelle du regard du spectateur, l’auteur se tourne implacablement vers les nuages tourbillonnants et le vent qui dominent ses notes.
Juan Fernández Lacomba
Texte tiré de la publication de l’exposition Métamorphose et danses : à propos de Javier León Pérez.