Face à face avec le loup

P.Soudain, nous nous regardons directement. Maître Isegrim est probablement resté longtemps assis immobile dans l’enchevêtrement coloré des feuilles de la forêt d’automne, nous fixant du regard clair de ses yeux ambrés. 30, peut-être 40 mètres nous séparent. Au début, nous n’avions pas repéré le loup, mais il apparaît désormais à portée de main dans le viseur de l’appareil photo. Lorsque l’objectif se concentre sur son visage, chaque poil ressort nettement, dans des conditions visuelles difficiles. Parce qu’on photographie le prédateur à travers les barreaux d’un parc animalier par un matin d’hiver nuageux avec peu de lumière et des contrastes plats.

Se rapprocher photographiquement des animaux est une discipline primordiale des téléobjectifs avec des focales de 300 millimètres et plus. Cette famille d’objectifs est appelée « supertélé ». Outre la photographie de nature et d’animaux, le sport constitue l’une de leurs applications typiques. À partir de notre propre pratique, nous pensons également aux photos de scène (musique et théâtre) ainsi qu’aux photos visuellement très condensées d’infrastructures (routes, réseaux électriques, voies ferrées) comme utilisations possibles. Mais qu’y a-t-il de si génial dans cette famille de conceptions optiques ? Le nom est simplement dérivé du superlatif de la plage de focales, qui va au-delà de la gamme traditionnelle des objectifs à focale variable. Pour les systèmes plein format 35 mm, cela s’étend généralement à 200 ou 300 millimètres. Mais les progrès réalisés ces dernières années dans la construction de telles lentilles sont également considérables : elles sont devenues optiquement plus puissantes, plus rapides et plus légères.