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facteurs psychologiques de la radicalisation djihadiste – La santé mentale dans les moments difficiles

facteurs psychologiques de la radicalisation djihadiste – La santé mentale dans les moments difficiles

2018-08-16 13:08:31

16 août 201817 août 2018

Une année passe vite, mais malheureusement il n’y a guère eu de débats, encore moins d’études, sur les causes des attentats djihadistes à Barcelone et Cambrils. Notre société a du mal à passer des gestes, aussi bien intentionnés soient-ils, à l’analyse des réalités sociales. Et peu de réalités sont plus importantes à analyser que le malaise qui peut amener douze jeunes à tuer sans discernement leurs concitoyens.

Je présenterai brièvement quelques facteurs psychologiques et psychosociaux qu’il est important d’analyser

1.-la recherche chez ces jeunes d’images parentales fortes face à la dévalorisation des vrais parents. L’aimant charismatique comme un père fort, à imiter, à suivre. En France, ce processus a été largement étudié chez des jeunes radicalisés qui décrivent leurs parents comme des personnes non intégrées dans la société d’accueil, qu’ils voient comme des échecs dans leur projet migratoire, prématurément vieillis, qui vivent un deuil migratoire chronique, qui ne sont pas un modèle à suivre. Tout cela a été accentué par la crise qui a détruit d’innombrables projets migratoires.

  1. -Le facteur de manipulation de la culpabilité. Nous savons que ces garçons avaient pris de la drogue, avaient eu des comportements incompatibles avec leur religion et avaient été manipulés avec l’idée qu’ils devaient se racheter, réparer leurs péchés. Il est facile de manipuler le sentiment de culpabilité, c’est à lui seul une des spécialités de tous les systèmes de pouvoir. Comme l’a magistralement décrit Melanie Klein, il est très important que la réparation de la culpabilité ne soit pas grandiose et sadique, et ne finisse pas par générer plus de souffrance que le problème lui-même.
  1. -C’étaient des jeunes avec un rôle et un avenir secondaire dans une société qui continue de fonctionner avec une ethnicisation du marché du travail dans laquelle, non seulement les immigrants récemment arrivés, mais leurs enfants continuent d’occuper, en tant que groupe, la couche la plus basse de le marché du travail, montrant que l’ascenseur social fonctionne avec beaucoup de difficultés
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C’étaient des jeunes peu qualifiés, ils cumulaient des emplois d’ouvriers d’usine comme Younes Abouyaaqoub, l’auteur du délit de fuite sur les Ramblas, ou d’aide de cuisine comme Youssef Aallaa… avec des périodes de chômage. Aucun des 12 jeunes du groupe n’allait à l’université, comme beaucoup de jeunes autochtones de leur âge le font dans leur propre ville. Aucun n’avait de partenaire natif.

Comme le montrent des études menées en France, au moment de l’adolescence, l’écart par rapport à la classe sociale se creuse de plus en plus : les jeunes immigrés décrivent avec ressentiment que c’est le moment où de nombreux jeunes natifs sont envoyés l’été par leurs parents. aux Etats-Unis ou au Canada pour perfectionner leur anglais, ils leur achètent une voiture… Ce n’est certainement pas le profil de ces jeunes de Ripoll qui enchaînaient jobs peu qualifiés avec des périodes de chômage

Dans tous les cas, ce problème est complexe à rapporter à la radicalisation car d’autres jeunes immigrés sont aussi socialement exclus mais ne se radicalisent pas. Peut-être que les groupes latins, économisant les distances, pourraient aller dans cette direction, à la recherche de la création d’une nouvelle identité

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4. –La nécessité de repenser le modèle scolaire pour qu’il y ait une réelle égalité des chances dans la formation et l’accès ultérieur au marché du travail. Les immigrés ont un taux d’échec scolaire deux fois plus élevé que les autochtones, selon les données de cette année, et sont ségrégués dans le modèle éducatif, sans accès à l’éducation concertée (seulement 12% y accèdent).

5-Mais, malgré ses limites, l’école est un lieu de rencontre avec des enseignants, des camarades de classe d’autres groupes ….. et à la fin de l’école, il y a un grand désengagement, les jeunes immigrés ont tendance à se déconnecter des environnements autochtones et des autres groupes, à se ghettoïser . Le sport reste un espace de socialisation, mais les immigrés ne font guère de sport, comme le montrent nos propres données du SAPPIR (Service d’Accompagnement Psychopathologique et Psychosocial des Immigrants et Réfugiés). De nombreux facteurs sont liés à ce fait. Les difficultés d’accès, de fédération, etc. Ils font partie des aspects qui pourraient être résolus plus facilement.

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C’était juste une liste de problèmes à analyser. Et je suis tombé à court. Dans les prochains articles j’ajouterai d’autres facteurs psychologiques à prendre en compte



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