Houston, États-Unis – Selon une nouvelle analyse des meilleurs travaux menés à ce jour sur l’activité physique en aérobie et la fonction érectile, faire au moins 30 minutes d’exercice trois fois par semaine pourrait être aussi efficace que le Viagra® ou tout autre médicament similaire pour améliorer la fonction érectile.
L’ étude, publiée dans Le journal de médecine sexuelle a mis en évidence que l’activité physique aérobique (marche, vélo…) pouvait améliorer la fonction érectile chez tous les hommes présentant une dysfonction érectile, indépendamment de leur poids, de leur état de santé générale ou de la prise de médicaments. Les bénéfices ont été plus marqués chez les hommes souffrant d’une dysfonction érectile grave.
« Cette étude apporte aux médecins et aux patients les preuves nécessaires pour recommander avec force l’activité physique en aérobie dans le cadre de la prise en charge des dysfonctions érectiles », précise le Dr Larry E. Miller l’auteur de l’étude.
Les médecins savent depuis longtemps que la fonction érectile est liée à la santé cardiovasculaire, mais les preuves robustes concernant l’impact de l’exercice sur les troubles érectiles restaient limitées.
Les chercheurs ont parcouru la littérature scientifique et ont retenu 11 essais contrôlés et randomisés où les participants étaient randomisés entre un groupe d’intervention et un groupe sans intervention. Sur les 1 100 hommes participant à cette étude, 600 ont été inclus dans des groupes actifs et devaient pratiquer 30 à 60 minutes d’activité physique trois à cinq fois par semaine. Les 500 autres ont été inclus dans des groupes « témoins » sans programme d’exercice.
Les chercheurs ont mis en évidence que plus la dysfonction érectile était sévère, plus l’exercice physique était bénéfique. Sur une échelle normalisée, 6 à 30 hommes souffrant de dysfonction érectile sévère et pratiquant une activité physique ont rapporté une amélioration de cinq points de leur fonction érectile. Les hommes souffrant de dysfonction érectile légère à modérée ont noté une amélioration de deux et trois points respectivement.
Le Dr Miller indique : « Nous avons été particulièrement impressionnés par les résultats obtenus dans les groupes ayant pratiqués une activité physique, avec des améliorations plus importantes pour les dysfonctions érectiles les plus sévères, identiques aux améliorations obtenues avec des médicaments comme le Viagra®. »
Dysfonction érectile et santé cardiaque
Souvent, la dysfonction érectile peut être imputée à certaines causes comme des maladies cardiovasculaires, notamment une inflammation, un rétrécissement des artères (dysfonction endothéliale) ou un durcissement des artères (artériosclérose).
Amy Pearlman urologue spécialisée dans la santé sexuelle masculine au Prime Institute de Miami, explique : « Nous devons reconnaître que la dysfonction érectile est souvent un indicateur ou un baromètre de la santé cardiovasculaire sous-jacente. »
Le Dr Pearlman n’a pas participé à l’étude, mais les résultats sont logiques pour elle. « Il va de soi que toute intervention visant à améliorer la santé cardiovasculaire peut également avoir un impact positif sur la santé érectile. »
Certains médecins, dont le Dr Méhan créateur de l’East Valley Urology Center à Mesa, en Arizona, recommandent déjà à leurs patients souffrant de dysfonction érectile de faire de l’exercice. « Bien que les médicaments contre les troubles érectiles soient généralement facilement accessibles, certains patients ne souhaitent pas en prendre ou ne supportent pas les effets secondaires. ». Parmi les effets indésirables, citons les « maux de tête, les brûlures d’estomac, les nausées, les bouffées de chaleur et les douleurs musculaires, dans le dos, les bras ou les jambes » indique le Dr Méhan. « Faire de l’exercice, c’est à la portée de tout le monde », ajoute-t-il.
Ils pourront désormais dire qu’il « s’agit d’une approche éprouvée et étayée par des données robustes issues d’études randomisées. Faire de l’exercice présente peu de risque et reste financièrement abordable, ce qui en fait l’option thérapeutique de premier choix pour les troubles de l’érection, notamment pour les patients qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas avoir recours aux médicaments contre les troubles érectiles ».
Cet article a initialement été publié sur Medscape.com. Traduit et adapté par Univadis.fr membre du réseau Medscape.
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