Combinaisons de traitements adaptées au génotype spécifique du VHC pour optimiser l’efficacité et minimiser les effets indésirables.
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L’essai ouvert multi-pays TAC ANRS 12311 a évalué un modèle de soins sur mesure pour traiter et retraiter l’hépatite C (VHC) dans plusieurs pays. L’étude a démontré que ce modèle a permis d’obtenir des taux d’acceptation, de sécurité et d’efficacité du traitement en Afrique subsaharienne. Ces résultats suggèrent que l’intensification du dépistage du VHC au point d’intervention et de l’évaluation de la réponse virologique soutenue (RVS), ainsi que des initiatives d’éducation communautaire, pourraient faire progresser considérablement l’objectif de la région consistant à éliminer le VHC.
L’étude a porté sur 120 participants, parmi lesquels 36 étaient co-infectés par le VIH et 14 souffraient de cirrhose. L’arrêt du traitement a été minime, puisqu’un seul participant a arrêté le traitement en raison d’un déménagement. Aucun décès ni événement indésirable grave n’a été enregistré. Les taux de réponse virologique soutenue à 12 semaines après le traitement (RVS12) étaient excellents, avec 89 % de tous les participants atteignant une RVS12 : plus précisément, 90 % pour les génotypes 1 ou 2 et 88 % pour le génotype 4. Parmi les participants ayant nécessité un retraitement ( n = 13), tous ont atteint SVR12.
« Premièrement, notre étude a révélé des taux de RVS élevés après 12 semaines, comparables aux taux de RVS obtenus dans d’autres régions africaines ou parmi les migrants d’Afrique subsaharienne. Dans ces études, il a été démontré que des taux de RVS aussi élevés étaient associés à des taux élevés d’observance autodéclarée des AAD », poursuivent les enquêteurs. « Deuxièmement, une efficacité légèrement réduite (mais non significative) a été observée chez les patients atteints de GT-4 ou de cirrhose ; cependant, le retraitement avec une combinaison différente a entraîné une RVS à la semaine 12 du traitement de deuxième intention. »1
Principaux points à retenir
Entre novembre 2015 et mars 2017, des patients atteints du VHC naïfs de traitement, à l’exclusion de ceux atteints d’une cirrhose décompensée ou d’un cancer du foie, ont été inclus dans l’étude. Les participants ont suivi un schéma thérapeutique de 12 semaines adapté à leur génotype : sofosbuvir + ribavirine pour le génotype 2 et sofosbuvir + lédipasvir pour le génotype 1 ou 4. Les patients qui n’ont pas répondu au traitement initial ont subi un retraitement avec sofosbuvir + velpatasvir + voxilaprévir. Le principal critère de jugement évalué était la RVS12. Les critères de jugement secondaires comprenaient l’observance du traitement, la sécurité et les taux de RVS12 dans les cas nécessitant un retraitement.
Les enquêteurs concluent : « Enfin, le troisième résultat, tout aussi important, est que cette étude confirme que la guérison du VHC est possible dans ces contextes, lorsque les soins et le traitement du VHC sont gratuits pour tous les patients et lorsqu’il est possible de proposer un traitement de deuxième intention dans ces contextes. cas d’échec virologique au traitement de première intention. Ce dernier résultat souligne indirectement comment ces résultats plaident en faveur d’un modèle universel et gratuit de soins contre le VHC pour tous les patients vivant avec une infection chronique par le VHC en ASS. Un tel modèle de soins peut être mis en œuvre et étendu dans le cadre d’une stratégie de dépistage et de traitement pour atteindre l’objectif d’élimination du VHC de l’Organisation mondiale de la santé d’ici 2030. »1
Les limites de l’étude commencent par sa conception avant la recommandation de traitements pangénotypiques comme traitement de première intention. En outre, la pandémie de COVID-19 a perturbé la collecte de données en raison des confinements dans les pays testés. Enfin, l’étude n’a pas spécifiquement abordé les défis liés à la prestation de soins contre le VHC aux populations éloignées ou rurales.
Une étude précédente publiée dans La Lancette discute que l’accès au remboursement des antiviraux à action directe (AAD) est globalement inégal, les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) étant confrontés à des taux de remboursement inférieurs à ceux des pays à revenu élevé. Les AAD pour l’infection par le VHC offrent des taux de réponse élevés (> 95 %) et ont simplifié la gestion du traitement contre le VHC, permettant aux prestataires de soins de santé non spécialisés de traiter des patients sans maladie hépatique avancée. Pour s’aligner sur les objectifs de l’OMS en matière d’élimination du VHC, il est essentiel d’aider les pays, en particulier les PRFI, à améliorer l’accès au remboursement des AAD et à éliminer les obstacles au remboursement.2
Ces résultats indiquent des niveaux sous-optimaux de remboursement des DAA dans les pays où ces traitements sont enregistrés, avec des variations régionales significatives en termes d’accès. Ils ont observé que moins d’AAD étaient remboursés dans des régions telles que l’Asie centrale, les Caraïbes, les pays et territoires insulaires du Pacifique et l’Afrique subsaharienne par rapport à d’autres pays. La Lancette L’étude met en évidence les disparités de remboursement influencées par les différents délais de développement et d’approbation des AAD, ce qui désavantage particulièrement les PRFI.2
L’essai TAC ANRS 12311 met l’accent sur l’efficacité d’un traitement adapté contre le VHC en Afrique subsaharienne. Pour atteindre l’objectif d’élimination du VHC de l’OMS d’ici 2030, il est essentiel d’améliorer l’accès au dépistage et au traitement sur le lieu de soins, soutenu par des efforts d’éducation communautaire. Surmonter les défis actuels tels que la mise à jour des directives de traitement et la gestion des facteurs externes comme la pandémie de COVID-19 est important pour des progrès durables dans la prise en charge du VHC dans la région.
Les références
2024-06-20 15:29:24
1718888341
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