2024-04-25 14:00:03
Il y a un jeune homme d’une vingtaine d’années qui a assassiné sa propre mère, ici au quartier Damas à Yaoundé. De quoi relancer la problématique sur les famillicides ici au Cameroun…
Matricide
Il y a un jeune garçon qui vient de tuer sa propre mère ! Cela s’est passé dimanche surpassé au quartier Damas à Yaoundéet pourtant le bonhomme est tout juste âgé d’une vingtaine d’années seulement…
Les matricides au Cameroun, ils ne sont pas quotidiens mais ils deviennent de plus en plus récurrents. Parfois ce sont de jeunes filles qui assassinent leur génitrice pour des affaires de sans caleçon ou de jalousie, ou tout simplement pour de légers différends pécuniaires.
Ce qui choque davantage, c’est souvent le modus operandi : empoisonnements, strangulations, assassinats à l’aide d’une arme blanche ou d’une arme à feu. Et dans le cas de notre criminel, il est même allé jusqu’à dépecer le cadavre de sa pauvre maman à l’aide d’une scie à métaux comme s’il s’agissait d’un travail de menuisier…
Patricide
Pour les patricides hein, on en voit dans tous les villages ! Des gens qui tuent leur père pour une petite affaire de terrain familial, et qui lui précipitent sa destination vers l’au-delà. Des gens qui sont pressés d’accéder immédiatement à leur héritage patrimonial, et pourtant leur paternel résistait à la mort alors qu’on la lui espérait manifestement précipitamment. Des enfants qui sont tout simplement des psychopathes, et qui parfois ôtent la vie à leur géniteur à l’issue d’une simple petite embrouille de rien du tout…
Les patricides hein, c’est beaucoup plus courant que les matricides. Ici les gens tuent leur père en silence, et ils le camouflent sous le couvert de la vieillesse, de la maladie, de la sorcellerie et que sais-je encore ! Des enfants qui laissent volontairement mourir leur père dans un hôpital faute de soins, pour ne pas avoir à l’occire directement et officiellement. Des descendants qui sont si cyniques, qu’ils malmènent leurs vieillards à la maison comme des enfants de maternelle, et qui les poussent à la dépression nerveuse jusqu’à les faire mourir « naturellement » pour cause de désespérance indescriptible.
Vous n’avez pas vu ce que Paul Biya a fait à son prédécesseur qui s’appelait Ahmadou Ahidjo ?
Mariages
Les marricides, ce sont les femmes qui tuent leur mari. Si, si, vous m’avez bien entendu. Des femmes qui avaient épousé un homme qu’elles prétendaient pourtant aimer effrontément —et avec qui elles ont eu beaucoup d’enfants—, mais qui se décident un beau matin à l’exécuter et à le faire disparaître de la surface de la Terre…
Les marricides hein, ils sont plus silencieux mais ils sont plus réguliers. Tenez : vous n’avez pas encore remarqué que dans la majorité des couples qui se constituent au Cameroun, ce sont systématiquement toujours les hommes qui meurent en premier ? Hein ? Cela ne vous interpelle pas ?
Parce que la plupart de nos épouses sont des tueuses silencieuses, et elles le font avec douceur et avec délicatesse. Elles t’empoisonnent tous les matins au petit déjeuner, et pourtant ce sont elles qui vont t’accompagner sur ton lit d’hôpital et ensuite à la morgue. Elles te pourrissent la vie avec des stress inutiles qui n’ont ni queue ni tête, pour te précipiter vers la mort, et elles te font instantanément vieillir de vingt ans de plus que ton véritable âge.
Et puis, si vous êtes cultivés comme mon ami Pierre La Paix Ndamèvous avez certainement entendu parler d’une femme qui s’appelait Marinette Dikoum, et qui avait fait sauvagement assassiner son mari dans la nuit du 29 janvier 1983. Son acte était devenu tellement répandu au sein de la société camerounaise, qu’on avait même inventé le verbe « dikoumiser » pour les nombreuses femmes qui tuaient leurs maris durant la période des années 1980’…
Sororicides
Personnellement, je connais de nombreuses sœurs qui se détestent. Et quand je dis détester, je parle de haine viscérale. De haine éternelle même, le genre de haine qui peut te pousser à faire disparaître ta propre petite sœur comme si de rien n’était…
Les sororicides sont aussi récurrents au Cameroun. Ils ne sont heureusement pas très brutaux, mais ils sont tout aussi mortels. Ils se dissimulent dans les empoisonnements — toujours —, dans les recrutements de meurtriers ou encore dans les assassinats à l’arme blanche. Parfois ce sont des amies intimes, qui sont presque comme des sœurs, qui s’entretuent entre elles ! Parfois ce sont des belles-sœurs qui se disputent on ne sait quoi, au point de se promettre un rendez-vous chez le dieu Hadès. Parfois ce sont les sempiternelles histoires d’héritage familial qui retombent sur la table ; avec en filigrane les intérêts pécuniaires, les histoires de succession, la maison familiale qui n’était pas à vendre mais qui a pourtant été bradée à des acheteurs multiples, etc…
Camerounicides
Donc il y a un jeune homme qui s’appelle Batek Yebel Emmanuel Landry, âgé d’une vingtaine d’années seulement, mais qui vient d’assassiner sa propre mère. De quoi relancer la problématique sur les famillicides ici au Cameroun…
Fratricides ! Combien de frères se battent entre eux, se promettent la mort, se déchirent entre eux au point de se mutiler les organes, tout ceci pour des histoires de sectes et de loges qui leur promettent qu’ils vont engranger beaucoup d’argent ?
Uxoricides ! Combien de maris ont-ils déjà tué leur femme pour infidélité, ou plus encore, combien d’amants ont-ils déjà froidement éliminé la vie d’une dulcinée à travers un effroyable crime passionnel ?
Féminicides ! Parce que, in fine, la majorité des crimes familiaux sont en réalité des crimes qui sont perpétrés à l’encontre des femmes.
Puisque quand je vois un jeune homme qui assassine sa propre maman, quand je vois un jeune frère qui décapite sa grande sœur, quand je vois un post-adolescent qui a osé avoir la monstruosité de faire trépasser sa propre grand-mère, tout ce spectacle me fait froid dans le dos ! Et je me murmure souvent que, quelles que soient les raisons que l’on pourrait m’exposer pour tenter d’élucider un quelconque infanticide, tous ces mobiles-là ne recevraient aucune explication ni aucun entendement de ma part.
Parce qu’un famillicide, c’est d’abord et avant tout un impardonnable crime contre toute l’humanité.
Ecclésiaste DEUDJUIje n’ai tué personne
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