Une chanson peut-elle changer les mentalités ? L’artiste qui sort “London Ko” le 12 mai pense que oui. Le titre est un clin d’œil à sa complicité avec Damon Albarn, le cerveau anglais de Blur et Gorillaz, qui a collaboré sur cet album.
Fatoumata Diawara, la chanteuse, est connue pour être engagée. Elle a même utilisé sa musique pour aborder le sujet des mutilations génitales lors d’un documentaire. Elle raconte : “Elles étaient surprises que quelqu’un leur parle de ça dans un lieu public, en plus devant une caméra, elles étaient bloquées, alors j’ai pris ma guitare, j’ai chanté mon expérience, crié ma souffrance, elles l’ont entendue, puis on a pu en parler”.
La réaction étonnante d’un homme après leur discussion est le plus intéressant : “Il m’a dit, +au début je t’ai détesté quand tu as parlé de ça, mais depuis votre discussion entre femmes, je ne suis plus la même personne+”. La chanteuse qui avait failli subir une excision lorsqu’elle était enfant, se réjouit de la puissance de la musique pour toucher un public plus large et avoir un impact positif. “Je le sais, il ne fera pas exciser sa fille : c’est la puissance de la musique, on touche une personne, puis dix, puis une centaine, ainsi de suite, petit à petit”, dit-elle.
L’excision n’est pas le seul sujet évoqué sur cet album. D’autres causes sont également abordées comme la domination masculine dans les couples, la place centrale des femmes dans la société, ou encore l’amitié. Certains morceaux sont plus légers et ont pour but de faire vibrer et danser tout en faisant réfléchir.
Fatoumata Diawara a travaillé avec plusieurs amis sur cet album, dont Matthieu Chedid, également connu sous le nom de “-M-“, qui pose sa voix sur “Massa Den”. Elle collabore également avec son “frère” Damon Albarn sur le titre “Nsera”, qui a été co-signé et co-produit par l’Anglais.
Damon Albarn semble être un grand admirateur de Fatoumata Diawara. Il l’a sollicitée plusieurs fois pour travailler sur différents projets, comme le tube “Désolé” de Gorillaz ou l’opéra-pop “Le vol du Boli”, co-créé avec le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako (la chanteuse joue également dans son film “Timbuktu”). Albarn est si content du résultat de leur collaboration qu’il propose ses services à nouveau pour le futur. La chanteuse est ravie car avec eux, il y a toujours une suite : “c’est à vie entre nous”, conclut-t-elle.
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