Le plus jeune président du Sénégal nomme son allié et figure d’opposition populaire Ousmane Sonko au poste de Premier ministre.
Le nouveau président du Sénégal a nommé Ousmane Sonko, politicien incendiaire et principal soutien, au poste de Premier ministre, dans son premier acte en tant que leader de la nation ouest-africaine.
Bassirou Diomaye Faye a fait cette annonce peu après avoir prêté serment mardi, promettant un changement systémique après des années de troubles meurtriers sous son prédécesseur, Macky Sall, opposant politique de Sonko.
S’exprimant après sa nomination, Sonko a déclaré qu’il présenterait à Faye une liste complète des nominations ministérielles proposées pour son approbation.
“Il ne sera pas question de le laisser (Faye) assumer seul cette lourde responsabilité”, a déclaré Sonko.
Faye a prêté serment présidentiel devant des centaines de responsables et plusieurs chefs d’État africains dans un parc d’exposition de la nouvelle ville de Diamniadio, près de la capitale, Dakar.
Lena Sene, une économiste basée à Dakar, a déclaré à Al Jazeera que Faye fait face à un défi « très difficile » en tant que président.
« On ne peut pas changer toute une administration en un jour. Il comprend qu’il doit mettre en place des systèmes pour lutter contre la corruption. Il est prêt pour cela », a-t-elle déclaré.
Sonko, 49 ans, était au centre d’une impasse de deux ans avec l’État qui a déclenché des troubles meurtriers.
Populaire parmi la jeunesse sénégalaise, il a été disqualifié de la course présidentielle du 24 mars en raison d’une condamnation pour diffamation, et a choisi Faye pour le remplacer lors du scrutin présidentiel. Il a nié tout acte répréhensible.
Faisant campagne conjointement sous le slogan « Diomaye est Sonko », Sonko a exhorté ses partisans à voter pour son principal lieutenant, Faye, qui a finalement gagné avec plus de 54 pour cent des voix au premier tour.
Défis économiques
Faye, ancien inspecteur des impôts, est le cinquième président du Sénégal depuis son indépendance de la France en 1960.
Reconnaissant le désir du pays de « changement systémique », il s’est engagé à renforcer la démocratie du pays et à établir un système judiciaire indépendant.
En collaboration avec son mentor populiste, Faye est désormais confronté au défi de mener à bien la réconciliation nationale, tout en atténuant la crise du coût de la vie, en luttant contre la corruption et en apparaissant comme quelqu’un qui n’est pas inféodé à Sonko.
Il a également promis de restaurer la souveraineté nationale sur des actifs clés tels que les secteurs du pétrole, du gaz et de la pêche.
Le nouveau gouvernement doit également créer suffisamment d’emplois dans un pays où 75 pour cent des 18 millions d’habitants sont âgés de moins de 35 ans et où le taux de chômage est officiellement de 20 pour cent.