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Fed, nouvel arrêt des hausses de taux et attention maximale aux déséquilibres

Fed, nouvel arrêt des hausses de taux et attention maximale aux déséquilibres

2023-12-13 22:01:01

Encore une pause pour le Réserve fédérale. Pas d’ajustement du coût de l’argent même en décembre pour la banque centrale américaine dirigée par Jerome Powell. Ce qui laisse cependant la porte ouverte à d’éventuelles baisses de taux d’intérêt en 2024, qui pourraient être au nombre de trois. Les deux prochaines réunions seront importantes pour comprendre la tendance actuelle aux États-Unis, où le marché du travail reste solide et ne laisse pas trop de marge de manœuvre pour des changements définitifs de politique monétaire. Ce qui est sûr, a expliqué Powell à plusieurs reprises, c’est que “le travail n’est pas encore terminé”. Pendant ce temps, la Banque centrale européenne (BCE) devrait faire de même lors de la réunion de demain : maintien des taux et attention aux nouvelles données macroéconomiques du prochain trimestre.

La Fed de Powell choisit une fois de plus d’attendre. Elle maintient les taux dans une fourchette comprise entre 5,25 % et 5,50 % car la lutte contre l’inflation n’est pas terminée. La persistance des prix inquiète d’ailleurs assez les analystes. Comme le note Tiffany Wilding, économiste nord-américaine chez Pimco, « le rapport sur l’inflation de l’IPC de novembre a montré que l’IPC de base, qui exclut les catégories volatiles de l’alimentation et de l’énergie, a augmenté comme prévu de 0,28 % d’un mois à l’autre (m/m) (contre 0,31 % m/m). /m attendu)”. Les détails du rapport “étaient également largement conformes aux attentes, avec une normalisation du loyer équivalent du propriétaire (REL), le rebond des prix des voitures d’occasion et des remises importantes lors du Prime Day comme facteurs clés”. Net du bruit mensuel, selon Winding, « la désinflation se poursuit jusqu’au second semestre 2023 en raison d’une combinaison de modération de l’inflation des loyers et de déflation pure et simple des actifs ». Dans le même temps, “les services de base, corrigés de l’inflation du logement, ont augmenté de 0,44% m/m et se sont établis à 5,2% sur une base annuelle de trois mois”. Nous pensons, comme le souligne l’économiste de Pimco, “que cela conforte notre point de vue selon lequel le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, cherchera à limiter tout nouvel assouplissement des conditions financières en continuant à souligner que de nouvelles augmentations pourraient être nécessaires”.

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Le bras opérationnel de la Fed, le Federal Open Market Committee (FOMC), a donc décidé de mettre en œuvre une procédure attentiste. Les tensions géopolitiques actuelles, principalement en Ukraine et au Moyen-Orient, restent une inconnue notable. Ainsi que les composantes des services sensibles aux salaires, qui, contrairement aux loyers et à la déflation des biens, évoluent de manière dissociée et plus collante. En définissant la situation actuelle de l’économie, la Fed note que «les indicateurs récents suggèrent que la croissance de l’activité économique a ralenti par rapport au rythme soutenu du troisième trimestre.» La croissance de l’emploi s’est modérée depuis le début de l’année mais reste forte, et le taux de chômage est resté faible. L’inflation a diminué l’année dernière, mais reste élevée. Sur le front du crédit, la Fed a souligné que « le système bancaire américain est solide et résilient. Le resserrement des conditions financières et de crédit pour les ménages et les entreprises pèsera probablement sur l’activité économique, l’embauche et l’inflation. L’ampleur de ces effets reste incertaine. » Dans ce contexte, l’institution monétaire dirigée par Powell “reste très attentive aux risques d’inflation”. À cet égard, il y aura un ralentissement. Le PIB croîtra de 2,6% en 2023, 1,4% en 2024, 1,8% en 2025 et 1,9% en 2026, soit moins que les prévisions précédentes. Côté prix, la Fed estime l’inflation à 2,8% à la fin de l’année en cours, 2,4% en 2024, 2,1% en 2025 et 2,0% en 2026.

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Antonio Cesarano, stratège mondial en chef d’Intermonte, a mis en évidence certaines données cruciales à la veille de l’événement. «L’indice de surprise de Citigroup pour les Etats-Unis (qui mesure dans quelle mesure les données se révèlent meilleures ou pires que prévu) s’est positionné à son niveau le plus bas depuis mai dernier», explique-t-il. A y regarder de plus près, « l’explication la plus forte pourrait résider dans le double raisonnement qui rassemble les partisans de l’atterrissage en douceur/dur : les premiers voient dans la baisse de l’inflation la principale raison du retournement de la politique monétaire, dans un contexte où la l’économie ralentit simplement sans réellement diminuer ; ces derniers perçoivent un changement de facto dans l’orientation des banques centrales, qui ne visent plus à maîtriser l’inflation, à la lumière des dernières données qui signalent sa tendance à la baisse, mais plutôt à piloter un « atterrissage en douceur ». Pour concilier l’atterrissage en douceur avec la normalisation du budget et la réduction progressive des liquidités en circulation, estime Cesarano, “il faudra agir sur le levier des taux en les réduisant substantiellement”. Dans les deux cas, « une baisse des taux est attendue, plus prononcée si l’on suit le raisonnement des partisans d’un hard landing ». Une fois encore, l’attentisme et le pragmatisme sont les deux solutions privilégiées par Powell et le FOMC.

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De l’autre côté de l’océan Atlantique, la BCE de Christine Lagarde est appelée demain à apporter des réponses plus claires aux investisseurs institutionnels. On s’attend à une nouvelle pause dans les hausses de taux, une hypothèse que la plupart des analystes considèrent comme la seule possible dans cette phase historique. Mais le véritable objet du débat sera la gestion de la deuxième phase de la politique monétaire actuelle. C’est-à-dire comment réduire le budget de Francfort et quand initier les premières réductions du coût de l’argent. Selon plusieurs opérateurs financiers, la première réduction pourrait intervenir dès la fin du printemps. Beaucoup dépendra du contexte macroéconomique. La récession peut changer les cartes sur la table, tout comme la crise géopolitique. Il en va de même pour la longue course aux élections européennes. C’est pourquoi la première réduction des taux pourrait intervenir en juillet, après le Forum de Sintra, ou une fois les vacances d’été terminées.



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