2024-02-04 11:47:05
Gwendoline Cazenave est une française de 54 ans. Il est depuis un an et demi à la tête d’une société née en 2022 de la fusion entre Eurostar et Thalys. «À vrai dire, notre entreprise est la seule au monde à franchir autant de frontières chaque jour», explique-t-il à Il Sole 24 Ore dans ses bureaux à Bruxelles. Eurostar relie 28 villes dans cinq pays (Belgique, France, Royaume-Uni, Allemagne et Pays-Bas). Combien d’autres compagnies ferroviaires peuvent se targuer d’être le transporteur officiel des équipes nationales de quatre pays aux Jeux Olympiques de Paris cet été ?
Les résultats de 2023 sont bons : le nombre de passagers a augmenté de 22 % par an, pour atteindre un total de 18,6 millions de personnes (revenant aux niveaux d’avant la pandémie). Le chiffre d’affaires en 2022 était de 1,5 milliard d’euros. En effet, entre quatre capitales d’Europe du Nord, l’Eurostar a quasiment remplacé l’avion, créant de nouvelles formes de symbiose. L’entreprise propose uniquement des itinéraires à grande vitesse. Paris-Bruxelles, 300 kilomètres, est parcouru en une heure vingt quarante fois par jour, aller-retour. 16 trains circulent chaque jour entre Bruxelles et Londres, en un peu plus de deux heures.
Selon Eurostat, entre 2015 et 2022, le nombre de passagers-kilomètres dans l’Union européenne est passé de 375 à 393 milliards. A l’heure où les Vingt-Sept s’efforcent de réduire la pollution et de sauvegarder l’environnement, la Commission européenne a décidé de promouvoir le train au-delà des frontières nationales. Bruxelles a récemment sélectionné 10 itinéraires pilotes, tous transfrontaliers, dont Rome-Monaco et Milan-Monaco (voir Il Sole 24 Ore du 15 décembre 2021). Parallèlement, Trenitalia a récemment commencé à proposer la liaison Milan-Turin-Paris.
Eurostar connaît les difficultés techniques, juridiques et syndicales auxquelles sont confrontées les compagnies ferroviaires pour franchir les frontières, malgré la libéralisation du marché. La compagnie dispose de quatre types de trains, selon le réseau. Ses trains empruntent chaque jour six infrastructures différentes (le tunnel sous la Manche a ses particularités). Le personnel itinérant doit parler quatre langues (français, néerlandais, anglais et allemand). “D’ici 2030, nous voulons desservir 30 millions de passagers”, affirme Mme Cazenave, à la tête de 2.400 personnes de 37 nationalités différentes.
Le président de la compagnie ferroviaire n’a pas l’intention de créer de nouvelles destinations ou de s’étendre davantage : “Notre réseau est notre colonne vertébrale”. Il souhaite plutôt faciliter les connexions avec les réseaux ferroviaires nationaux. Il donne l’exemple de Genève : « Nous voulons que le voyageur puisse opter pour le train qui circule entre Bruxelles et Genève, avec une correspondance à Paris. Je me rends compte qu’il y a un changement de gare, entre Gare du Nord et Gare de Lyon, mais notre travail est de rendre cela le plus simple possible.” Le défi est ardu.
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