Les Filministes invitent à réfléchir aux différentes formes de résistances féministes par le biais de la projection de courts et de longs métrages de fiction et documentaires.
L’édition 2024 du Festival Filministes aura lieu à Montréal du 6 au 17 mars prochains. Il s’agit d’un événement consacré à la diffusion de films, courts métrages et documentaires féministes, et ce, depuis 2015.
Les Filministes ont pour mission de présenter au public montréalais des films compris dans une thématique féministe très large, incluant les enjeux des différentes communautés sous-représentées dans le monde du cinéma. Cette année, le comité organisateur propose une édition particulièrement engagée pour la justice sociale sous toutes ses formes.
« De l’acceptation d’un handicap à la crise du logement, en passant par les combats de lutteuses brisant les barrières du genre, l’occupation de la Palestine et la montée des violences envers les communautés queers, chaque film se porte à la défense de la justice et de l’égalité », peut-on lire sur le site Web du festival.
La sélection des films présentés par les Filministes se fait à partir du propos de l’œuvre, plutôt que de l’identité des créateur·ices. « On commence par prendre en compte le sujet du film et après on regarde qui est derrière le film. Généralement, ce sont des femmes, des personnes trans et non binaires, car on porte souvent à l’écran les récits qui nous ressemblent », explique Soline Asselin, co-organisatrice de l’événement.
Les œuvres présentées sont une occasion de susciter des réflexions et des échanges autour des pensées féministes. « Après chaque séance, on organise une discussion avec des personnes du milieu universitaire, militant, communautaire, ou artistique. On veut proposer une expérience esthétique, mais aussi transposer les enjeux des films dans le contexte québécois et montréalais », explique Soline Asselin.
Soirée d’ouverture
La soirée d’ouverture du festival ouvre le bal avec une séance intitulée « Le droit à la différence : handicap et discrimination », lors de laquelle sera projeté le documentaire Y at-il quelqu’un là-bas? d’Elia Bee Glendining (2023, Royaume-Uni).
Le film met en scène la cinéaste qui part à la rencontre de personnes comme elles, exposées à des discriminations quotidiennes, pour réfléchir de manière personnelle à la nécessité de changer les normes sociales pour contrer les biais envers les personnes des diversités capacitaires.
“Filminounes”
Pour une quatrième édition, le Festival propose aussi une séance au mythique Cinéma L’Amour, le jeudi 7 mars 2024, où seront projetés des courts métrages pornographiques expérimentaux.
« Notre objectif est de faire découvrir des contenus rarement présentés en salle. Il n’y a pas de présentation de pornographie en festival, et on veut montrer des scénarios qui sortent du traditionnel de la pornographie », explique Soline Asselin.
Logement féministe et queer
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, les Filministes proposent une projection qui vise à réfléchir à la crise du logement.
« Chaque année, on se demande ce qui correspondrait le mieux à cette journée très militante. Cette année, on a choisi un film en ce sens, qui concerne le droit au logement », détaille Soline Asselin. Sera présenté le film Évictionentièrement auto-réalisé et produit par mathilde capone (2023, Québec).
Ce documentaire nous fait assister à la fin d’une colocation accueillant une communauté queer et militante dans le quartier Centre-Sud, à Montréal, à cause d’une reprise de logement. Le film nous expose à la difficulté de se relocaliser, d’autant plus quand on est marginalisé, dans le contexte de la crise du logement qui sévit partout au Québec.
« On trouvait que c’était un sujet intéressant, de montrer à quel point c’est difficile de se trouver un appartement et un lieu de vie sécuritaire pour les membres d’une communauté queer, ou de devoir rester dans des appartements non sécuritaires par faute d’autres options, quand on a des enfants, ou encore quand on est une personne immigrante », résume Soline Asselin.
Territoires occupés
La séance du samedi 9 mars, intitulée « Nature et transmission », présentera des projections qui explorent le rapport à l’occupation du territoire.
En première partie, les Filministes proposent une sélection de trois courts métrages qui nous porteront à réfléchir aux diverses formes que peut prendre la résistance en contexte de colonisation au Canada et en Palestine.
En deuxième partie, le documentaire Butineuses de Jumana Manna (2022, Palestine et Allemagne) sera projeté. Il présente des pratiques de cueillette de plantes interdites par l’État israélien, pour illustrer la résistance du peuple palestinien sur son territoire occupé, explique Soline Asselin.
Manger du cinéma
Les Filministes proposent une séance de courts métrages intitulée « Sara préfère les courts », qui aura lieu le dimanche 10 mars. Plus de quinze courts métrages seront accompagnés de bouchées, préparées par des artistes culinaires.
Ces dernières interpréteront les courts métrages présentés sous forme de bouchées à déguster. L’objectif est d’accompagner le visionnement de manière gustative en mettant l’accent sur des sensations et impressions des films.
Les projections auront lieu pour la plupart au Ausgang Plaza, sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal. Il est possible de se procurer les billets sur le site des Filministes. Des courts métrages pourront être visionnés gratuitement en ligne sur la plateforme Tënk.
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