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fêtes et basques

fêtes et basques

2023-08-27 03:03:58

Dans les fêtes d’été basques, la présence de l’ETA avec son auréole impressionnante et terrifiante continue d’être écrasante. Lorsque vous vous arrêtez à Plentzia, vous trouvez à l’horizon le brise-lames du port avec un grand graffiti : « Presoak Kalera » (prisonniers dehors dans la rue). Cela a pris de nombreuses années et même si elle a parfois été effacée, il n’a pas fallu longtemps pour repeindre.

Les « Itsas Martxa » (marches sur la mer) ont été célébrées cette année encore lors des fêtes de cette ville, le 29 juillet. Organisés par des “mouvements populaires” (Abertzales), des centaines de petits bateaux, canoës, zodiacs, surfeurs, dont des enfants, se rassemblent à côté de la jetée susmentionnée avec des ikurriñas, des affiches, des banderoles, des T-shirts, des torches et des photos de leurs sanguinaires (y a-t-il que ce n’est pas le cas ?), des prisonniers réclamant leur amnistie et même certains plongeurs sont photographiés sous l’eau avec la banderole à la mode « Deank Aske Izan Arte » (« jusqu’à ce que tout le monde soit libre »), sous le regard serein des indigènes et des vacanciers, ce n’est pas ça ils ne voient pas, ils voient, mais comme quelqu’un qui voit la pluie (il a tant plu sur ce pays…), un verre de vin à la main, en pensant à ce qu’il va manger ensuite.

Je recommande un reportage photographique complet et précieux dans NAIZ (“votre” journal) qui exprime bien ces images qui valent mille mots. Ou sur Instagram @itsasmartxa, il faut vraiment voir ces choses-là.

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Plentzia est gouvernée par Bildu, mais cette démonstration complète de merchandising contestataire ultranationaliste se produit non seulement dans les villes gouvernées par les filoetarras mais aussi, par exemple, à Bilbao, la capitale gouvernée sans alternance par le PNV. Bien que le maire dise que “la fête est pour le plaisir”, les grands auvents avec d’énormes lettres “Independentzia”, ​​​​​​”Presoak Kalera”, “Amnesty”, les txosnas décorés de photos d’hommes et de femmes, d’assassins purgeant des peines (sans nom, pour vous épargner des ennuis), semblent indiquer que la fête est, pour certains, autre chose, une occupation de l’ambiance festive, un moment privilégié pour dévoiler de manière menaçante leur sinistre idéologie. Mais pour un parti en paix, il n’y a aucun moyen de faire allusion à la liberté d’expression.

Un bon et triste résumé serait qu’il y a des citoyens qui sympathisent avec les terroristes et avec le terrorisme qu’ils ont exercé, sympathie qu’ils ne cachent pas, mais qu’ils affichent plutôt, ce qui suggère qu’ils essaient de nous transmettre un message. D’un autre côté, étant donné qu’il existe des autorités locales et nationales qui autorisent publiquement cette exposition, on peut en déduire qu’elle ne leur semblera pas si aberrationnelle. Il y a d’autres petites choses qui se produisent et qui leur semblent super aberrationnelles, mais avec ce terrorisme, « cheveux jusqu’à la mer ». Ensuite, ils sont exposés parce qu’ils y sont autorisés. Il faut ajouter à cela que les radicaux « nationalistes » (avec et sans crimes de sang) ont le pouvoir dans un grand nombre de villes basques ainsi qu’au sein des Conseils provinciaux et du Parlement basques. Et autour de tout cela, les spectateurs, le public, la grande masse, qui pour diverses raisons contemple tout ce spectacle comme un feu d’artifice la nuit dans le ciel de Bilbao.

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Ce doit être la célébration de la démocratie, mais le plus troublant est de comprendre quelque chose de très simple : ils sont là où ils sont parce que le peuple a voté pour eux.

Alors, si vous êtes un peu sensible et observateur, et que vous vous promenez au hasard dans les rues basques ou que vous entrez dans n’importe quel bar, eh bien, ce sont les gens normaux que vous croisez qui veulent ce qu’il y a là. Quand vous allez au marché célèbre et bondé de Gernika, la plupart de ceux que vous croisez dans la foule, ces gens-là, sont ceux qui ont promu leur maire de Bildu, décrit après son élection comme un homme « conciliant et dialogueur », par un journal non nationaliste.

“Combien de temps faut-il à une personne normale pour surmonter sa répugnance innée envers le crime ?”, se demandait Hannah Arendt dans son livre “Eichmann à Jérusalem”. C’est la tyrannie des minorités qui s’imposent à la majorité sous de fausses étiquettes de progressisme, de pluralisme ou de diversité, de droits de l’homme ou de véritable démocratie. “La folie de quelques-uns et le consensus insensé et ignoble de beaucoup”, comme l’a dit Primo Levi.

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Nous devons nous opposer à la montée de l’ingénierie sociale visant à imposer des codes mentaux intouchables à la société dans son ensemble. Le triomphe de la persévérance de minorités agressives et faussement démocratiques est la grande réussite des longs temps de violence : la disparition de la véritable opposition à l’aberrationnel. La faiblesse née de la peur. La désactivation du véritable courage civique.

Depuis le début des fêtes populaires en 1978, la commission des fêtes de Bilbao a interdit à la police l’accès au « site du festival » avec l’accord préalable de la mairie.

C’est « le mal consenti » qu’a étudié le philosophe Aurelio Arteta : « la figure la plus courante sous laquelle apparaît le mal est celle du mal que l’on permet aux uns de commettre et aux autres de souffrir sans chercher à l’empêcher ».

La permissivité générale est ce qui facilite les abus, les impositions et, à certains moments, la criminalité. Si nous tolérons toutes ces années de tonnes de sang qui nous sont parvenues au cou, est-ce pour cela que nous sommes déjà capables de tolérer n’importe quel autre abus ?

Bonnes vacances basques. Uniquement pour les patients et les passifs.



#fêtes #basques
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