Fiction et vérité dans Ese favor celeste par Adrián M. Del Pino

Fiction et vérité dans Ese favor celeste par Adrián M. Del Pino

2023-05-07 14:12:28

Je vais me permettre au moins le luxe d’écrire ce prologue. Les cruautés de la vie nous façonnent et, petit à petit, effacent ce qui reste d’enfance en nous, ce qui accentue notre incapacité à vivre correctement au fur et à mesure que les jours passent et que les choses se passent dans les jours. C’est pourquoi, pour surmonter cette difficulté, cette contradiction, disons le poids du temps et ses conséquences, j’ai décidé un jour de me créer un personnage littéraire. Ceci étant dit, il reste à préciser que ce personnage littéraire ne serait pas du tout comme moi, et résoudrait les péripéties dans lesquelles il s’est trouvé de la manière qui se résout dans les incroyables romans de Roberto Bolano, Esther García Llovet o Enrique Vila Matasou dans les poèmes de Idée Vilariño, Emilie Dickinson, Blanca Andreu o Eduardo Haro Ibars.

Ce personnage, que j’ai réussi à créer, est celui qui a écrit ce livre d’histoires. Avant que quelqu’un pense que je me suis approprié son travail, je dois préciser que, par coïncidence, il porte le même nom que moi et qu’en réalité, il m’a dépossédé de l’idée de vouloir écrire, de l’énorme fardeau que cela implique. C’est lui qui fait tout ce travail de création pendant que je me consacre à la correction des textes, à la prise de notes et à la lecture. C’est à lui de dire des choses étranges et d’écrire des intrigues alambiquées ou des poèmes scandaleux. C’est l’écrivain Vainaliste, qui a donné corps à ces récits qui couvrent une période de trois ans, les trois précédents, au cours desquels beaucoup de choses se sont passées et, je dois le dire, il a été mon meilleur ami dans les pires moments. Je vous présente notre travail commun et j’espère qu’il vous plaira.

De manière générale, les textes traitent du problème de la identitéde la fiction comme véritable toile de fond réalité et la littérature comme mécanisme d’analyse de ces questions antérieures. En tout cas, que personne ne tombe dans le piège de comprendre tout cela comme une autobiographie : je me souviens que Je ne suis pas l’auteur artistique et que je ne me suis consacré qu’aux aspects techniques. Le véritable protagoniste est la fiction. Les styles s’accordent fondamentalement avec l’esthétique du genre en tant que ressource formelle ─revues, conférences, articles académiques─, même si l’hybridation est recherchée.

Le ton, en général, est celui de la comédie. Il y a cependant quelques histoires très spéciales qui s’écartent de la norme générale : la boite dorée y La grande tragi-comédie du monde. Ces textes ont une charge émotionnelle particulière. La décision d’avoir utilisé la comédie, semble-t-il, a à voir avec l’idée que la comédie est plus littéraire que la tragédie, puisque cette dernière vous enferme sur vous-même, votre moi pensant et vos angoisses, et la première, au moins, elle a le but du rire, qui n’est jamais vraiment pour soi. Au moins j’ai ri, je dois dire. La tragédie individualise, la comédie collectivise la tragédie, et c’est pourquoi la tragédie l’emportera toujours.

Adrian M. Del Pino,
mars 2023

Rappelons également que l’auteur a déjà publié en 2020 les meilleures années, roman dans lequel il pose la nostalgie comme un mécanisme d’attente du présent dans lequel on ne cesse d’être « ni là ni ici, ni avant ni après », et comment la disparition du passé ne peut se faire que par l’écriture. De plus, il a récemment écrit le Manifeste Vinalista avec les poètes Manuel Murillo y Manuel Hempé.



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