Millicent Jerotich, connue professionnellement sous le nom de Marakwet Daughter, est devenue une figure importante de l’industrie musicale kenyane.
Son ascension de l’obscurité à la célébrité, propulsée par le tube viral « Mali Safi Chito », illustre le potentiel de réussite et les défis auxquels sont confrontés les artistes à l’ère numérique. La carrière musicale de Marakwet Daughter s’étend sur 15 années impressionnantes au cours desquelles elle a composé et interprété plus de 500 chansons. Malgré cette production prolifique, sa reconnaissance est restée largement limitée à sa communauté locale. La sortie de « Mali Safi Chito » a cependant marqué un tournant dans sa carrière car elle a eu un écho bien au-delà de son village.
Son message d’amour-propre et d’acceptation de la beauté naturelle a touché une corde sensible auprès du public, en particulier dans une société de plus en plus préoccupée par les apparences améliorées par le numérique. Le succès phénoménal de « Mali Safi Chito », qui signifie « peau propre et pure », a catapulté Marakwet Daughter au rang de célébrité nationale. La vidéo YouTube de la chanson a depuis été vue plus de 12 millions de fois. La popularité du morceau s’est étendue au-delà du simple divertissement, devenant une source de fierté et d’identité culturelle pour le peuple de Marakwet Daughter. Cependant, la nouvelle renommée de Marakwet Daughter a apporté avec elle des défis inattendus.
« Une partie des gens qui me menacent prétendent que notre communauté a tué des membres des leurs lors d’escapades de vol de bétail », révèle-t-elle.
Elle a été la cible de messages menaçants, notamment de demandes de suppression de ses vidéos sur YouTube. Certains attribuent cette hostilité aux tensions historiques liées au vol de bétail au sein de sa communauté. Inquiète pour sa sécurité, l’artiste a demandé la protection de la police, bien que ses demandes n’aient pas encore été pleinement satisfaites. Malgré ces obstacles, Marakwet Daughter continue d’utiliser sa plateforme pour promouvoir un changement positif. Sa chanson « Konech Kalya (Kikwangwanga) » vise à favoriser la paix entre les communautés pastorales en conflit, même si elle a suscité par inadvertance une controverse parmi ses fans.
« Cette célébrité m’a apporté beaucoup de problèmes dans ma vie, car je ne suis pas sûre de ma sécurité », dit-elle. « Au cours des deux dernières semaines, j’ai reçu deux menaces, l’un des trolls m’a dit : “J’ai été payée pour t’achever, mais si tu ne me donnes rien, je passerai à l’action suivante.” »
