Nouvelles Du Monde

Fin du monde, critique de Tout va vers la mer (2023)

Fin du monde, critique de Tout va vers la mer (2023)

2023-12-18 14:32:54

Ils viennent de conquérir l’Espagne, sans hésitation ni demi-mesure, se confirmant comme l’un des meilleurs paris de ces derniers mois par le secteur promoteur de notre pays. La publication de son premier album officiel (composé de la somme de ses deux précédents EP, qui constituent désormais « Tout va vers la mer ») leur a permis de traverser l’étang et de planter leur drapeau albiceleste dans différentes parties de notre géographie, nous montrant leur talent et la santé fructueuse déjà évidente de la scène argentine toujours fertile. Les filles de La fin du monde Ils consacrent ainsi un début de carrière fulgurant, plein de bons présages et de moments inoubliables, grâce à huit grandes chansons qui captent et clôturent cette première étape du quatuor, entamée dans une désormais lointaine 2019.

Tirant son nom du lieu d’origine de l’une de ses composantes (Ushuaia, considérée comme la pointe sud de l’Amérique du Sud et surnommée la « Fin du monde »), Julieta Heredia, Lucía Masnatta, Julieta Limia et Yanina Silva ont réussi à devenir fortes en un temps record au sein de cette somme de sons qui nous emmène du shoegaze au post-rock, en passant par une dream-pop moyennement agressive et un post-punk mélodique et rêveur qui avance sans hâte. Ils nous bercent patiemment et avec fougue entre des riffs contemplatifs qui fuient la précipitation (deux minutes et demi de solo en “Les fleurs” ou à la brève touche des paroles de chansons comme “La fin du monde” auquel nous faisons référence), pour nous faire peu à peu participer à son récit, vaporeux et doux, plein de métaphores qui font allusion à la fois à son environnement le plus proche et à l’immensité la plus collective (“Les lumières ont oublié qui j’étais / J’espère qu’elles me reviendront bientôt”ils chantent entre des averses de six cordes avec une saveur noise).

Lire aussi  Les deux meilleures équipes de l'Ouest s'apprêtent à se rencontrer au Moda Center

La voix de l’essayiste de Buenos Aires Alejandra Pizarnik s’assombrit entre nuances de beauté et de décadence grâce à l’adaptation d’un des poèmes de son répertoire pour “La nuit”, le premier morceau du LP et la phrase d’un ton mélancolique et sombre qui restera soutenu tout au long du reste de l’œuvre des Argentins. Un sentiment glacial, souligné entre volutes de froid et clins d’œil au sud de leur pays qui, d’une manière ou d’une autre, conditionne et précise leur invitation particulière à nous connecter à leur musique et à nous sentir partie intégrante de cette unité de quatuor qui les a poussés à vivre le voyage de leur vie (« La ville que nous avons quittée manque de nos mains et demande que nous nous retrouvions »ils chantent “L’été prochain”laissant place à une section de chœur qui est l’un des moments les plus beaux et les plus communautaires de l’album).

Lire aussi  A Pékin, Schumer appelle Xi à soutenir Israël après les attaques du Hamas

Même si ce ne sera pas avant les versets de “L’incendie”, le huitième et dernier morceau de l’album, que les membres de Fin del Mundo révèlent (après quelques accords accrocheurs) le sens le plus littéral du titre de leur œuvre (“Je me laisse aller, si tout va vers la mer”) et le message attendu qu’ils cherchent à y refléter (faisant appel à un sentiment de détente qu’ils veulent nous transmettre, toujours de pair avec ce contraste entre douceur tonale et force instrumentale qui nous transporte complètement enivrés au bord de la mer). C’est en outre ce rivage qui nous accueille et nous dit respectivement adieu (main dans la main avec sa couverture, l’œuvre d’Óscar Málaga) qui entoure une œuvre qui rassemble avec une précision opportune l’histoire diversifiée de ses exécuteurs et leurs désirs implicites. pour créer une proposition aux prétentions d’un groupe instrumental sans renoncer à d’autres formules aussi efficaces que congruentes (de la pop radieuse de “La distance” à l’euphorie contenue de “Vigilance”). Où cette marée pourrait les mener, eux seuls le savent, mais le balancement des vagues n’aurait pas pu mieux commencer.

Lire aussi  Latest Updates on Conflict: Antony Blinken in France, Russian Official Killed, France Calls on China to Send Clear Messages to Russia



#Fin #monde #critique #Tout #vers #mer
1702908269

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT