Flambée de violences dans le nord du Kosovo : Enjeux de pouvoir entre la Russie et les puissances occidentales

Flambée de violences dans le nord du Kosovo : Enjeux de pouvoir entre la Russie et les puissances occidentales

La situation récente dans le nord du Kosovo suscite des craintes quant à une crise plus large dans la région. Au-delà du conflit entre le Kosovo et la Serbie, une lutte d’influence oppose la Russie aux puissances occidentales.

L’ancien ambassadeur suisse au Kosovo, Jean-Hubert Lebet, souligne que l’attaque directe contre la KFOR, les forces de maintien de la paix de l’Otan, est extrêmement surprenante et inquiétante. Les derniers incidents violents dans le nord du Kosovo ont opposé des centaines de manifestants serbes à la police kosovare et aux soldats de la KFOR, faisant plus de 80 blessés, dont une trentaine de soldats de la KFOR. Ces violences font suite au refus des Serbes du nord de reconnaître le maire albanais récemment élu dans leur ville à majorité serbe.

La crise actuelle est également liée à la décision de Pristina de ne plus autoriser les plaques d’immatriculation serbes dans le nord du Kosovo, ce qui a provoqué des démissions dans la fonction publique et des tensions croissantes. Le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, a réaffirmé la souveraineté du Kosovo dans le nord du pays, région majoritairement peuplée de Serbes.

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Face aux pressions occidentales pour organiser de nouvelles élections, Albin Kurti s’est dit prêt à des concessions à condition que les violences cessent. Toutefois, les tensions ont encore augmenté mi-juin avec l’arrestation de trois policiers kosovars soupçonnés d’actes terroristes par la Serbie.

L’Union européenne demande depuis plusieurs semaines à Pristina et Belgrade de régler leur contentieux. La Serbie entretient de bonnes relations avec la Russie, ce qui préoccupe l’UE qui ne souhaite pas voir la Serbie se rapprocher davantage de la Russie. Le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008 mais celle-ci n’est pas reconnue par tous les pays membres des Nations unies, y compris la Serbie.

Les nationalistes serbes entretiennent le récit selon lequel le Kosovo fait partie intégrante de la Serbie. Ce nationalisme est soutenu par un fort ressentiment anti-occidental, notamment en raison des bombardements de l’Otan en 1999. La Russie affiche son soutien à la Serbie sur la question du Kosovo, et cela se manifeste également par la présence du groupe de mercenaires russes Wagner dans la région.

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L’Otan réaffirme son engagement envers la KFOR au Kosovo et a renforcé ses effectifs sur place. Outre la Russie, la présence chinoise et turque dans la région suscite également des craintes.

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